Les membres de l'instance de consultations sur les réformes politiques ne
chôment pas. Ils enchaînent avec une régularité de métronome les auditions des
partis politiques, personnalités et parlementaires sur leurs visions des
réformes à mettre en place pour renforcer la démocratie en Algérie.
Hier, c'était au tour du président du groupe parlementaire du tiers
présidentiel au Conseil de la nation, M. Mohamed Boukhalfa,
de passer devant la commission. Plaidant «une transparence dans les élections»
législatives de 2012, il estime que ce mécanisme permettra l'émergence d'une
majorité «légitime» qui gouvernera le pays, à côté d'une «minorité utile». Sans
préciser plus explicitement ce qu'il entend par «une minorité respectable et
utile» qui sortira des urnes lors des prochaines législatives, cet ex-mouhafedh de la wilaya d'Alger (FLN) estime que ces
élections doivent être justement «démocratiques et transparentes» de manière à
permettre l'émergence sur la scène politique nationale d'une «majorité
légitime». Celle-là même qui va gouverner, tirant sa légitimité d'élections
«transparentes» et que la «minorité respectable et utile» va légitimer. Il a, également,
souligné que son groupe parlementaire milite pour un «Etat social et
démocratique» qui prenne en charge les préoccupations et aspirations du peuple,
«à même d'assurer un «avenir meilleur» pour le pays».
Par ailleurs, l'instance de
consultations a également reçu lundi le président du groupe parlementaire des
indépendants à l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Imad
Djaafri, selon lequel «il faut accompagner les
réformes politiques engagées en Algérie par d'autres réformes économiques et
sociales». Selon M. Djaafri, «les réformes politiques
engagées resteront insuffisantes tant qu'elles ne sont pas accompagnées de
réformes économiques et sociales où les jeunes doivent être totalement
impliqués». En clair, il plaide un peu plus ouvertement, contrairement à
d'autres personnalités politiques, à une prise en charge autant des doléances
que des besoins spécifiques de la jeunesse algérienne. Sur la révision de la Constitution, il a
relevé que le système parlementaire est le «plus indiqué» pour l'Algérie dans
la mesure où il permet, selon lui, une meilleure représentativité du peuple au
sein des deux chambres du Parlement. Il a également appelé à «limiter» la
responsabilité de l'Exécutif devant le Parlement, suggérant dans ce contexte
des attributions «plus élargies» du Parlement en matière de contrôle et de
surveillance de l'action du gouvernement.
Quant à la révision de la loi électorale, il a estimé que le texte en
vigueur, notamment dans ses articles 82 et 109, «élimine» les candidats
indépendants et ce qui est appelé les «petits partis» en leur imposant des
conditions d'éligibilité non exigées aux autres partis. Il a ainsi clairement
préconisé la disparition de ces dispositions pour que tous les candidats, qu'ils
soient indépendants ou parrainés par des partis, partent à chances égales
devant l'urne. Sur le code de la wilaya, M. Djaafri
s'est dit favorable à la «décentralisation de la prise de décision», mais en
accordant en revanche «davantage de prérogatives» à l'Exécutif. Le président du
groupe parlementaire des indépendants à l'APN a par
ailleurs plaidé pour la réactivation du Conseil supérieur de l'information, l'élaboration
d'un statut de journaliste et la mise en place d'un conseil de déontologie.
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Posté Le : 31/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com