Algérie

Consultations politiques: Les propositions d'Ennahdha et de Smaïl Hamdani



Le parti d'Ennahdha demande que la révision de la Constitution soit soumise à un référendum populaire. Il l'a fait savoir hier par la voix de son secrétaire général, Feth Rebbii, à l'issue de sa consultation avec la commission Bensalah. «Nous avons remis un mémorandum global dont les propositions se complètent», a-t-il déclaré.

Il estime que cette voie de consultation (référendum) garantit la tenue d'élections libres, transparentes et indépendantes et rétablit la confiance au peuple dans un contexte de stabilité, d'apaisement et de développement».

 Rebbii considère sa présence devant la commission de consultations politiques «une bonne opportunité qui permet à l'Algérie d'entamer des réformes globales et profondes».         Il a synthétisé les propositions de son parti en trois points. «Nous demandons à ce que soit assuré un climat serein pour l'aboutissement de ces réformes, à condition qu'il y ait une véritable volonté politique», a-t-il commencé par dire. «Il faut apaiser le front social parce que ce sont les citoyens qui doivent être à l'origine de l'instauration et de l'élection des pouvoirs», revendique-t-il encore. Enfin, le SG d'Ennahdha explique qu'il est important de «réviser la Constitution en premier» et plaide pour l'instauration d'un régime parlementaire.

 Invité en tant que personnalité nationale politique, ancien chef du gouvernement, ancien ambassadeur et toujours en activité puisqu'il est président de l'Association algérienne des relations internationales (AARI), Smaïl Hamdani est passé dans l'après-midi d'hier devant la commission Bensalah et n'en est ressorti qu'une heure après. L'ex-chef du gouvernement a déclaré avoir présenté 18 propositions qu'il a tenté de synthétiser à la presse «en deux minutes». Il plaide pour une consécration de la démocratie avec conviction et fermeté. Démocratie qu'il veut basée sur les préceptes de l'islam, le rejet de la violence et celui d'imposer par la force des lectures et des convictions personnelles. Hamdani demande à ce qu'il ne soit pas touché aux dispositions de la Constitution garantissant les droits de l'homme et les libertés individuelles et collectives. Il réclame en parallèle des textes d'application pour leur mise en Å“uvre et leur respect. Il veut que le droit de saisine du Conseil constitutionnel, dont bénéficient le président de la République ainsi que le Parlement dans ses deux chambres, soit élargi à d'autres instances. Il demande une loi sur les conflits d'intérêts et une autre pour séparer la politique du monde des affaires (de l'argent). Il appelle à la lutte contre la corruption. Il ne veut pas que la disposition 178 de la Constitution relative à l'amazighité soit remise en cause. L'ex-chef du gouvernement réclame un régime «ni entièrement présidentiel ni entièrement parlementaire, mais qui garantit un équilibre entre les deux ». Il estime que «deux mandats suffisent pour tous les élus, y compris le président de la République». Pour lui, «la politique est une mission et non un métier». Il appelle aussi à une évaluation périodique des élus par leurs électeurs. Il dira que « les composantes de l'identité nationale sont immuables et ne doivent être ni un monopole ni un instrument de compétition politique». Hamdani est pour un dialogue social permanent entre le gouvernement, les syndicats et le patronat. «Et la liste est ouverte…», conclut-il.

La commission Bensalah reçoit aujourd'hui 9 organisations estudiantines. Il est probable qu'elle ne travaille pas l'après-midi puisque certains de ses membres seront tenus d'être aux côtés du président de la République, qui procédera à l'ouverture officielle de la Foire internationale d'Alger à la SAFEX, aux Pins maritimes.




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