Algérie

Consultations politiques : Les propositions de Taleb Cherif et Boukrouh



La commission Bensalah a partagé hier sa matinée entre le SG de l'UGTA, le président du PNSD et Nouredine Boukrouh en tant que personnalité politique nationale.

Si le premier a fait de la constitutionnalisation de la société civile un point d'honneur, le second a rendu publiques 6 propositions qu'il qualifie d'essentielles «visant un changement profond et large», entre autres celles contenues dans le mémorandum qu'il a remis hier à la commission Bensalah. Le président du Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD) demande «une révision radicale de la Constitution qui doit garantir le caractère républicain et démocratique de l'Etat algérien dans le cadre d'un régime politique proche de celui présidentiel et en faveur d'une séparation véritable et définitive des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire tout en respectant les équilibres entre eux, ceci pour arriver à une vraie démocratie garantissant l'Etat de droit, le respect de toutes les libertés individuelles et collectives ainsi que les droits de l'homme». Il dit avoir fait des propositions en faveur de «la constitution de partis politiques forts capables de participer véritablement dans cette démocratie (…).» D'autres relatives à une révision de la loi électorale «visant à plus de souplesse dans l'activité politique grâce à la présence de toutes les sensibilités politiques dans les assemblées élues».

Mohamed-Cherif Taleb a en outre proposé que les femmes participent à hauteur de 20% dans les listes électorales des législatives de 2012. Il jumellera ses propositions 5 et 6 pour en indiquer que «le PNSD a abordé dans le cadre de la révision de la loi sur les partis, tout ce qu'il considère approprié en ce qui concerne les situations contradictoires avec le mandat parlementaire ainsi que tout ce qui participe à la promotion du mouvement associatif et de la société civile». Il réclame la suppression des articles 82 et 109 de la loi sur les partis à la faveur de la révision qui devra se faire, selon lui, en automne prochain. «La révision de la Constituera se fera après l'élection d'un nouveau parlement», plaide-t-il.

L'ex-président du PRA a fait part «de quelques idées sur le projet de réformes que le président de la République veut entreprendre». Il mettra en avant sa vue générale sur «le monde (qui) change notamment le monde arabe» pour rappeler que «l'Algérie y était leader pour la démocratie mais nous avons pris du retard». Nouredine Boukrouh estime que «la consultation est un instrument positif certes, mais le plus important c'est ce qu'il y a derrière, de savoir pourquoi est-elle menée et quelle crédibilité accorder à ses résultats». Pour lui, «le temps est venu pour que l'Algérie passe d'un Etat nomade à un Etat construit, stable et indépendant». Il appellera avec insistance au respect de la Constitution. «Celui qui la viole, ce n'est pas le peuple mais les responsables de l'Etat, ils doivent changer et la mettre au dessus de tout !» Il espère qu' «on va aller vers une Constitution qui ne changera pas avec l'arrivée d'un nouveau président». Le respect de la loi suprême ne peut être garanti, selon lui, que «par la conscience collective, celle du peuple et du mouvement associatif comme c'est le cas aux Etats-Unis». Il estime en outre que les mandats présidentiels doivent être limités à deux uniquement.

Boukrouh précise qu'il a insisté ainsi sur «la philosophie et non sur l'instrument des réformes» et plaide «pour l'adoption du principe d'intangibilité de la Constitution ainsi que deux ou trois de ses dispositions à savoir les fondements de l'identité nationale, le respect des libertés individuelles et collectives ainsi que la nature du régime politique». Boukrouh veut, dans ce cas, que «l'autorité soit incarnée par le président de la République avec de larges prérogatives à condition qu'il n'éteint pas le reste de la vie politique et qui ne fasse pas ombrage à la vie législative».

La commission reçoit aujourd'hui matin Amar Djaâfria en tant que chef du groupe parlementaire des indépendants et Mohamed Boukhalfa au nom du tiers présidentiel du Conseil de la Nation. Dans l'après-midi, elle consultera l'association des Oulémas représentée par ses deux vice-présidents, Mohamed Lakhal Chourafa et Amar Talbi.




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