L'Instance de consultations sur les réformes politiques représentée par
son président, Abdelkader Bensalah, assisté de
Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi,
a reçu, lundi à Alger, Me Hocine Zahouane en tant que
personnalité nationale. Dans l'après-midi, l'Instance de consultations a
accueilli des délégations d'organisations du mouvement associatif des jeunes.
Le pays est dans un «état de nécessité» exigeant l'adoption d'une constitution-cadre, contenant des dispositions servant de
garde-fous contre tout «dérapage» pouvant survenir à l'avenir, a estimé Me
Hocine Zahouane. Dans une déclaration à la presse, à
l'issue de sa rencontre avec les membres de l'Instance, Me Zahouane
a mis l'accent sur la situation que traverse l'Algérie, et requérant, selon lui,
«un changement radical et non pas de légères réformes». C'est ainsi qu'il a
préconisé l'adoption d'une constitution-cadre qui
soit «préventive» et susceptible de garantir une démocratie transparente et la
stabilité du gouvernement et prévoyant la consécration d'une instance de «veille
constitutionnelle» pour éviter tout dépassement des dispositions de la Constitution. Il
a expliqué, à ce propos, que cette constitution-cadre
doit être capable d'éviter à l'Algérie les dérapages pouvant résulter d'une
«non maîtrise de la gestion». Pour cet ancien officier de l'Armée de Libération
nationale, membre fondateur de la
Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, la constitution-cadre doit avoir pour objet «la situation
générale du pays et la structure de ses institutions». Sur le plan économique, Me
Zahouane a plaidé pour l'édification d'une économie
forte, impliquant le passage d'une économie nationale basée sur les
importations et la consommation, à une économie «auto-centrée»
sur l'Algérie, «créatrice d'emplois et de richesses».
S'agissant du volet social, il a relevé la situation «paradoxale» dans
laquelle se trouve l'Algérie qui, a-t-il dit, est un pays «riche» mais où il y
a de «la pauvreté et du chômage». C'est dans ce contexte qu'il a plaidé pour
une «révolution démocratique et sociale». Il a ainsi suggéré que soit convenu
un «minimum social garanti», assurant au citoyen algérien «l'emploi, le
logement et une protection sociale et sanitaire». Me Zahouane
a indiqué qu'il animera ultérieurement une conférence de presse pour présenter
l'ensemble des propositions contenues dans le mémorandum qu'il a remis à l'Instance.
Dimanche après-midi l'Instance avait rencontré des représentants du
patronat, ainsi que Mme Zahra Bitat-Drif,
en tant que personnalité nationale, et le secrétaire général de l'Organisation
nationale des enfants de chouhada, Tayeb Houari, en sa qualité de représentant de la société
civile. Dans une déclaration à la presse, à l'issue de cette rencontre, Tayeb Houari a indiqué que son organisation avait remis à
cette commission des suggestions se rapportant à la Constitution, aux
lois sur les associations, aux partis ainsi que la loi électorale et le code de
l'information. Il a estimé que le problème ne résidait pas dans les lois mais
dans leur application, appelant à consolider une «Algérie forte», tout en s'opposant
à ceux qui réclament une «Algérie nouvelle». Pour le secrétaire général de l'Onec, «l'Algérie nouvelle» avait vu le jour à la faveur de
l'indépendance en 1962, et qu'il s'agit aujourd'hui de poursuivre l'édification
du pays pour une «Algérie forte par ses hommes et ses institutions».
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Posté Le : 07/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : S M
Source : www.lequotidien-oran.com