Algérie

Consulat général de Lyon : Affluence record dans des locaux exigus


Les appels réitérés plusieurs fois par jour sur les chaînes de télévision Canal Algérie et A3 pour le renouvellement des passeports avant l'arrivée du passeport biométrique ont eu un effet inattendu, pour ne pas dire diamétralement opposé à l'effet organisationnel souhaité Les services consulaires algériens sont débordés ces dernières semaines par le flux des citoyens venus renouveler leurs passeports dans le cadre de la mise en place prochaine du passeport biométrique. Nous l'avons vérifié à Lyon, au consulat général. Les appels réitérés plusieurs fois par jour sur les chaînes de télévision Canal Algérie et A3 pour le renouvellement des passeports avant l'arrivée du passeport biométrique ont eu un effet inattendu, pour ne pas dire diamétralement opposé à l'effet organisationnel souhaité. Nous nous y sommes rendus un samedi, avant que le ministère de l'Intérieur annonce l'ajournement de la date limite du renouvellement à novembre prochain (lire El Watan du 31 mars 2010). Nous avons été face à un flot humain extraordinaire : « Habituellement le pic est atteint à partir du début mai, et dure jusqu'en juillet. Là, cela fait depuis janvier que chaque jour des centaines de personnes se pressent », estime le consul général de Lyon, Abdelkader Kacimi El Hassani.Plus significatif, la ruée est plus importante encore que pendant la fièvre saisonnière. Selon le premier représentant de l'Etat algérien dans la région de Lyon, la raison est aussi la réduction du tarif fiscal des passeports, qui passe de 60 à 20 euros seulement. Beaucoup de ressortissants pensent que cette baisse est conjoncturelle, comme une promotion momentanée : « Ils croient que s'il n'en profitent pas tout de suite, ils en auront pour leur poche si le coût augmente. » Toutes ces raisons cumulées font que les fonctionnaires doivent accueillir jusqu'à 700 personnes tous les jours de la semaine, au lieu des 200 à 300 en temps normal. « Une surcharge de travail importante. J'ai donné des instructions pour qu'aucun compatriote qui se présente soit refoulé », précise le consul général. Les agents font ainsi des heures supplémentaires. « Au lieu de finir à 16h30, on finit à 19 h, et même parfois à 20 h », ajoute-t-il. « Je descends souvent dans les services voir comment cela se passe. Nous nous devons de recevoir dignement les Algériens. »La moyenne de délivrance des passeports ou de leur prorogation est de 1500 par semaine. Ces derniers temps alors que les Algériens sont devenus les souffre-douleur de la crise et des alibis électoraux, comme on l'a vu lors des dernières régionales, être reconnu par son administration, cela fait du bien. « On fait tout dans les services consulaires pour améliorer l'accueil, car ils exigent d'être respectés et c'est normal qu'ils le soient, en outre ils rencontrent suffisamment de difficultés dans la vie quotidienne de l'exil pour qu'ils en aient encore ici. » Tout ne se passe pourtant pas toujours de manière aussi idyllique. Il y a parfois des énervements, mais jamais irrémédiables, et les agents chargés de l'accueil, malgré la tension et la pression souvent pesante, ne dérogent jamais aux règles du respect. On n'aurait pas assez de place ici, pour rapporter les plaintes parfois justifiées des administrés, mais il faudrait nécessairement placer en contrepoids, le service rendu : « Quel service français pourrait délivrer des centaines de documents, comme passeports, cartes d'identité, cartes consulaires, visas, en une journée. Pour obtenir son passeport français, il faut déposer le dossier et attendre plusieurs jours », nous dit un agent.Pour la circonscription consulaire de Lyon, 125 000 Algériens sont immatriculés et ils sont reçus depuis 1962 dans les locaux de la rue Vauban qui, au fil des ans, sont devenus exigus. Des locaux appropriés pour mieux recevoir une population grandissante seront prochainement achevés, à quelques mètres de là, dans la même rue. Prévus pour être livrés ce printemps, il y a eu quelque retard, et la livraison devrait avoir lieu en automne : « On pourrait les ouvrir cet été, mais, avec la demande plus forte en cette saison de vacances, on aurait des difficultés à recevoir le public et à déménager sen même temps. » Quant aux locaux « historiques », un magnifique hôtel particulier du XIXe siècle, il restera la propriété de l'Etat algérien, indique Abdelkader Kacimi El Hassani, qui connaît bien la question puisqu'il a été directeur du patrimoine au ministère des Affaires étrangères. Le devenir du bâtiment n'est pas encore connu. Du côté de la forte communauté algérienne, les souhaits exprimés sont en faire une antenne du Centre culturel algérien, pour rapprocher la culture des Algériens, ou encore y créer une école algérienne. Cela fait du bien aussi de rêver.
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