Algérie

«Construisons ensemble avec la nouvelle génération» Ourida Chouaki, militante féministe de l'association Tharwa N'Fadhma N'Soumeur :


Ourida Chouaki, enseignante de physique à l'Université de Bab Ezzouar, militante à plein temps de l'association Tharwa N'Fadhma N'Soumeur (les enfants de Fathma n'Soumeur), revient dans cet entretien sur le travail de l'association et le séminaire auquel elle a participé et met l'accent sur le lien entre l'ancienne et la jeune génération de militants contre la discrimination et les violences à l'égard des femmes.
Le Temps d'Algérie : pourquoi ce séminaire '
Ourida Chouaki : dans le cadre de la campagne «Kif kif devant la loi», avec d'autres associations notamment Djazairouna, nous avons organisé ce séminaire sur les instruments internationaux dont disposent les féministes comme nous avions organisé des formations pour les militants sur la sensibilisation et le plaidoyer. Le séminaire leur permet de savoir que l'Algérie a ratifié beaucoup de pactes et de conventions et que cela signifie au niveau international qu'elle s'engage à la non-discrimination à l'égard des femmes, mais que dans les faits, le code de la famille est en contradiction avec tout cela.
C'est aussi qu'ils sachent que quand tous les instruments au niveau national ont été épuisés pour faire aboutir nos revendications, comment recourir aux instruments internationaux ' Quelles sont les procédures et des démarches à suivre ' Comment rédiger un rapport ' Des juristes spécialistes en droit international sont là pour nous informer sur ces questions. En tant que militants, nous en avons besoin.
Il s'agit donc de former et préparer les militants féministes à affronter le terrain '
Oui, mais d'abord d'être informé. Beaucoup ne savaient pas qu'il y avait autant d'instruments internationaux ratifiés par l'Algérie. Ils connaissent désormais leur contenu et savent qu'on peut les utiliser. Si on constitue une force et on les utilise, il y aurait une forte pression sur l'Etat.
Etes-vous satisfaite des résultats de ces deux jours et de la présence des jeunes '
Je suis très satisfaite, d'abord de la présence des jeunes. Un moment, le problème de la relève s'est posé. On voit qu'il y a beaucoup de jeunes qui s'impliquent désormais.
C'est une avancée. On ne peut pas construire sans la nouvelle génération. Aussi, les exposés des intervenantes étaient extrêmement enrichissants. Les jeunes ne sont pas très habitués aux instruments internationaux, ça leur a permis de se mettre dans le bain, c'est essentiellement pour ces jeunes une formation sur ces questions.
Vous êtes donc en position de transmission du savoir'
Nous sommes en position de transmission du savoir continuelle. Mais on apprend beaucoup des jeunes également. Ils ont une autre façon de militer, une autre vision des choses. La société a changé, et selon moi, les discours féministes des années 1970 étaient beaux mais nous avons constaté qu'ils ne passaient pas.
Il est temps de laisser la parole aux jeunes, de les écouter pour connaître leurs préoccupations et leurs attentes. Il est tout aussi important pour eux de nous écouter et d'apprendre de notre expérience. Cette échange permettra à chacun de s'enrichir de l'autre afin qu'on puisse construire ensemble.
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