Algérie

Construction de logements à Sétif



Mésentente sur les prix L?opération de réalisation de 6776 logements sociaux participatifs (LSP), entrant dans le cadre de l?ambitieux programme des 25 000 logements, initié par le wali, et s?étalant sur une période de cinq années, a été lancée dernièrement. Treize communes sur les 60 que compte la wilaya sont les premières bénéficiaires de cette première tranche, confiée à 60 entreprises publiques et privées sélectionnées par la commission de wilaya. Si le lancement de cet immense chantier redonne de l?espoir aux demandeurs d?un toit d?une wilaya ayant mis ces dernières années une chape de plomb sur le secteur du bâtiment, il fait par contre grincer les dents de certains spécialistes qui remettent encore et toujours sur le tapis le coût du mètre carré administré et n?ayant fait l?objet d?aucune révision depuis son application en 1995. Pour ces entrepreneurs, ce prix est pour beaucoup dans la mauvaise réalisation. « Avec un tel coût, il est quasi impossible de construire selon les normes parasismiques et de procéder au renforcement des aciers. L?édification de voiles de contreventement, la construction avec des matériaux de qualité et le recrutement d?une main-d??uvre qualifiée et déclarée sont dans pareilles circonstances utopiques », nous dit en prélude et sous le sceau de l?anonymat un des promoteurs qui se sont rapprochés de nos bureaux. Pour étayer ses propos, notre interlocuteur s?appuie sur des données et des chiffres : « Le prix de revient d?un poteau ferraillé de 8 T16 s?élève à 20995 DA/m3. La valeur des poutres de T 14 et T2 finies avoisine les 20 000 DA/m3. La maçonnerie double parois (30 au brique) coûte 1340 DA/m2. » Nos interlocuteurs n?ayant pas occulté les 35 % représentant les charges patronales à verser à la CNAS considèrent que d?après les données susindiqués le mètre carré habitable réel à la réalisation doit se calculer à partir de 23 000 DA et plus. Et ce prix doit, disent-ils, être évalué et calculé par des techniciens au fait des réalités d?un terrain plein d?embûches. Avec ces paramètres, ils essayent d?attirer l?attention des décideurs qui ne veulent, enchaînent-ils, pas aborder cet important volet qui mine davantage le secteur du bâtiment ébranlé par le séisme de Boumerdès. Ces prix bas qui mettent en péril les trésoriers des entreprises sont derrière les importants retards enregistrés dans la réception des programmes. Cette situation se termine le plus souvent par la résiliation des marchés, accentuant par-là même le désarroi des citoyens, les premiers à subir les effets néfastes du désistement ou de l?abandon des entrepreneurs ne pouvant supporter ni l?inflation des prix des matériaux de construction ni les prix du mètre carré bâti. Par ailleurs, les travaux des 6776 LSP ne sont toujours pas lancés, et ce, pour, nous dit-on, des raisons techniques évidentes. L?on apprend, par ailleurs, que le coût des F3 ( 60 à 70 m2) et celui des F4 ( 70 à 80 m2) ne doit pas dépasser les deux millions de dinars aussi bien pour l?un que pour l?autre. Ce prix, selon un entrepreneur de la première heure, n?arrange pas les affaires des promoteurs. « Nous avons soumissionné, c?est pour ne pas chômer », dit-il. Notre interlocuteur nous fait en outre part que les initiateurs d?un tel projet n?ont pas imposé un délai de réalisation, un paramètre qui risque, s?il n?est pas imposé et respecté, de mettre des grains de sable dans une machine qui marche déjà à pas de tortue.


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