Sonelgaz va annoncer, au cours de cette semaine, l?attribution ou le report de la construction des deux centrales électriques de Terga et Koudiat Edraouch. L?appel d?offres lancé par la compagnie nationale, en octobre 2006, pour la construction de ces deux centrales, de 1.200 mégawatts chacune, devra, en effet, aboutir cette semaine, a t-on appris auprès de la direction de Communication de la société nationale.Le groupement franco-égyptien est le seul en lice pour la réalisation de ces deux centrales, avec une offre globale de près de 4 milliards de dollars et des délais de réalisation de 55 mois pour Koudiat Edraouch (El-Tarf) et de 45 mois pour Terga (Aïn Témouchent). Le groupement formé par GE (Etats-Unis) et Cobra (Espagne) avait présenté, fin 2006, une offre technique, mais n?a pas fait de proposition commerciale. L?Allemand Siemens, l?autre géant de la fourniture des installations électriques, n?a pas pris part à la course. «Nous avons prorogé l?appel d?offres à deux reprises pour permettre à Siemens de se présenter, mais il ne l?a pas fait et a demandé une troisième prorogation sans garantie de faire une offre», explique Manel Aït Mékidèche, chargée de communication de Sonelgaz. Les raisons du retrait de la course de GE-Cobra n?ont pas été rendues publiques officiellement. Certains ont évoqué des problèmes entre Cobra et Sonelgaz et d?autres les ont justifiées par l?important carnet de commandes de GE.Avec le retrait de GE-Cobra et la non-participation de Siemens, Sonelgaz s?est retrouvée avec un seul soumissionnaire et doit donc faire un choix difficile. La présence d?un seul soumissionnaire gêne et complique la tâche de la commission des marchés de la compagnie nationale. Sonelgaz a demandé et obtenu des explications supplémentaires au groupement franco-égyptien sur son offre financière. Selon nos informations, les coûts des deux centrales électriques auraient été affectés par la part importante du génie civil dans le projet, l?augmentation des prix de construction et la conjoncture économique mondiale marquée par la forte demande sur les installations électriques. «Le génie civil représente près de 40% du prix total des deux centrales. Il faut réaliser d?importants travaux de terrassements sur les deux sites qui sont situés sur des terrains accidentés et proches de la mer. Il faut également des travaux maritimes difficiles et la construction de stations de dessalement de l?eau de mer, la réalisation du génie civil pour l?extension prévue des centrales», explique un proche du dossier. Les longs délais de livraison des deux installations (45 mois pour Terga et 55 mois pour Koudiat Edraouch) seraient dûs à la forte demande mondiale sur les installations de production électrique. «Les trois grands fournisseurs de turbines à gaz et les équipements de production d?électricité à savoir Alstom, GE et Siemens, ont des carnets de commandes pleins pour plusieurs années. Les délais de livraison de ces installations ont doublé depuis une année. Ils sont passés de 20 mois à plus de 40 mois. En plus, les prix de ces équipements ont augmenté de 20% en une année», ajoute la source proche du projet. La conjoncture économique mondiale n?est donc pas favorable pour le lancement de grands projets dans la production électrique.L?Algérie n?est pas le seul pays qui veut augmenter ses capacités de production d?électricité. La Chine, les Emirats Arabes Unis, notamment, ont des programmes aussi importants. «Il y a deux ans, la construction de centrales électriques était moins coûteuse qu?actuellement», fait remarquer notre source. Sonelgaz aurait dû lancer ses projets en 2005, mais la compagnie nationale n?avait pas le choix: problème de financement et respect du programme national de construction de centrales électriques.La construction de centrales électriques répond, en effet, à un programme tracé par la Commission de régulation de l?électricité du gaz (CREG) pour assurer la sécurité électrique du pays. «Nous avons besoin des centrales de Terga et Koudiat Edraouch à partir de 2011 et pas avant! Si Sonelgaz avait lancé ces centrales en 2005, elle se retrouverait avec une production électrique qui dépassera la demande en 2007 ou 2008», argumente Manel Aït Mékidèche.Les deux centrales électriques de Terga et Koudiat Edaourch sont donc prévues pour répondre à la demande nationale en énergie électrique à partir de 2011. A cette date, la consommation d?électricité devra connaître un bond avec la mise en service des lignes ferroviaires électrifiées, l?autoroute Est-Ouest, la livraison de la totalité du million de logements dont la construction est en cours et faire face à l?augmentation annuelle de 7% en moyenne de la consommation d?électricité. Du coup, un retard dans la réalisation des deux centrales électriques risque de coûter cher à Sonelgaz.«C?est une augmentation en profondeur. C?est-à-dire que la hausse de la consommation électrique ne provient pas d?une croissance du nombre d?abonnés, mais de l?augmentation du nombre d?appareils électriques dans les foyers», explique Manel Aït Mékidèche, chargée de communication de Sonelgaz.Les climatiseurs sont montrés du doigt par Sonelgaz. Ils sont responsables en partie de la hausse spectaculaire de la consommation électrique des foyers algériens. «Les climatiseurs répandus chez nous consomment beaucoup d?électricité, ce qui pose des problèmes à notre réseau électrique. Nous avons remarqué que certains foyers sont équipés de plusieurs climatiseurs de mauvaise qualité. Les gens doivent s?équiper d?appareils moins gourmands en énergie électrique», ajoute la chargée de communication de Sonelgaz.Devenues fréquentes ces dernières années, les hausses de températures poussent les foyers à s?équiper en climatiseurs dont les prix ont considérablement baissé sur le marché.
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Posté Le : 08/09/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hamid Guemache
Source : www.lequotidien-oran.com