Algérie

Constitutions amendées, mandats présidentiels illimités



Constitutions amendées, mandats présidentiels illimités
A l'instar du Congolais Denis Sassou Nguesso, de nombreux chefs d'Etat africains ont tenté de se maintenir au pouvoir grâce à des réformes constitutionnelles visant notamment à supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels. De nombreux présidents ont réussi à se maintenir au pouvoir, comme le Burundais Pierre Nkurunziza, d'autres ont échoué, à l'exemple du Burkinabè Blaise Compaoré.Précédentes tentatives réussies Burundi La candidature en avril 2015 de Pierre Nkurunziza à un 3e mandat, considérée par l'opposition comme contraire à la Constitution, a plongé le pays dans une grave crise, marquée par des manifestations étouffées via une sanglante répression, et une tentative déjouée de coup d'Etat. Nkurunziza a été reconduit au pouvoir en juillet, lors d'une présidentielle jugée non crédible au niveau international. Djibouti En avril 2010, le Parlement, entièrement acquis à la cause d'Ismaël Omar Guelleh, a adopté une révision constitutionnelle supprimant toute limitation au nombre de mandats présidentiels. Guelleh, au pouvoir depuis 1999, a pu briguer un 3e mandat en 2011. Cameroun En avril 2008, l'Assemblée a adopté une révision constitutionnelle supprimant la limitation du nombre de mandats présidentiels. Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, a été réélu en octobre 2011 pour un 6e mandat. Ouganda En juillet 2005, une réforme de la Constitution a supprimé toute restriction sur le nombre de mandats pour le chef de l'Etat. Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, a été réélu en 2006 puis en 2011. Tchad En juin 2005, une révision constitutionnelle adoptée lors d'un référendum controversé a supprimé la limitation à deux quinquennats présidentiels. Idriss Deby Itno, au pouvoir depuis 1990, a été réélu en 2006 puis en 2011. Togo En décembre 2002, un amendement à la Constitution fait disparaître la limite de deux mandats présidentiels maximum, permettant à Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis 1967, de briguer un nouveau mandat en 2003. En février 2005, après son décès, une modification de la Constitution a permis à son fils, Faure Gnassingbé d'être investi président. Faure Gnassingbé a été réélu pour un 3e mandat en avril 2015. Zimbabwe Une nouvelle Constitution adoptée en 2013 a permis à Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, de se porter candidat à la présidentielle, qu'il a remportée. Angola L'adoption en 2010 d'une modification de la Constitution prévoyant l'élection du président au suffrage indirect, par les députés, a permis à José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979, d'être investi en 2012 après la victoire de son parti aux législatives. Enfin, certains chefs d'Etat ont modifié la Constitution pour imposer une présidentielle à un seul tour, comme au Gabon en 2003. Tentatives avortées Au Burkina Faso, en octobre 2014, l'annonce d'un projet de révision constitutionnelle qui aurait permis à Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, de se représenter, a jeté des centaines de milliers de Burkinabè dans la rue. Des émeutes ont ébranlé le pays et Compaoré a dû abandonner le pouvoir. En Zambie, Frederick Chiluba a dû y renoncer en 2001 sous la pression populaire et au MALAWI, le Parlement s'est opposé en 2002 à ce que Bakili Muluzi brigue un 3e mandat en 2004. Enfin, des dirigeants africains sont aussi soupçonnés par leur opposition de chercher à modifier ou contourner la Constitution pour pouvoir briguer un nouveau mandat. En RDC, Joseph Kabila est soupçonné de chercher à contourner l'interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter. Au Rwanda, le Parlement a donné à la mi-août son feu vert à une réforme constitutionnelle qui permettrait à Paul Kagame de briguer un 3e mandat en 2017.




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