Algérie

« Constat 4 » de Karim Sergoua à la galerie Gaïa : Libérez l'art... majeur



« Constat 4 » de Karim Sergoua à la galerie Gaïa : Libérez l'art... majeur


La galerie d'art Gaïa d'Alger abrite une exposition picturale et plastique «Â Constat 4 » de Karim Sergoua, jusqu'au 28 mars.



Une collection intitulée Constat 4, car c'est tout simplement la quatrième organisée autour de ce thème du constat. Celui de la société, ses évolutions sociologiques, artistiques, culturelles, économiques ou politiques. Mais c'est aussi un bilan personnel de Karim Sergoua sur le plan plastique et esthétique. Il en profite pour souligner l'absence de repères dans ce domaine, dans la mesure où la possibilité de s'épanouir n'est pas laissée à l'art. En effet, selon lui, il n'y a pas de lieux à Alger qui puisse abriter un travail artistique libre (art vivant'). Les 'uvres présentées ici tournent autour du thème de l'identité, du patrimoine culturel, de l'histoire nationale, de la douleur irrémédiablement liée à cette dernière. Sergoua milite pour un nouvel art, considérant celui-ci comme un moyen d'expression essentiel, de partage, de communication, de transmission.

Constat 4 vise à créer une sorte d'intéraction entre le public et les 'uvres, renforcée par la présence insolite de paille jonchant le sol de la galerie. Pour l'artiste, il s'agit de susciter des questionnements, des émotions. La paille symbolise également la fragilité de l'expression artistique. Le peintre entend sublimer les éléments et objets du quotidien pour nous montrer des beautés que l'on ne voit parfois plus, alors qu'elles sont si proches. Chaque tableau raconte une histoire que l'on se plaît à découvrir pas à pas. Beaucoup de couleurs et d'histoires à découvrir ! Sergoua déplore l'impossibilité d'obtenir des lieux d'art vivant. Il souhaite revoir la conception que les gens se font de l'art en général. Pour lui, l'art ne correspond pas à une galerie froide et impeccable, où tout est beau et propre. C'est plutôt être capable, sans paraphraser Baudelaire, de voir du beau dans le laid parfois.

Un pair pour le Mama

Le «Â sale » peut être beau, la représentation de la souffrance peut, de façon ironiquement blessante, être belle. Ce plasticien refuse le qualificatif d'artiste. Pour lui, la notion d'artiste ne correspond plus à aucune réalité aujourd'hui et «Â l'expression artistique n'est qu'un prétexte ». Karim Sergoua projette actuellement d'organiser une exposition «Â el papa » en face du Mama (Musée d'arts modernes d'Alger), toujours dans le but de promouvoir un autre art. Un art non pas aseptisé et finalement dépourvu de substance, mais un art proche de nous. Une manière de sublimer notre quotidien. Après tout, c'est vrai : pourquoi l'art viendrait-il systématiquement d'en haut '

Galerie Gaïa16, Lotissement Saïd HamdineHydra, AlgerDu 13 au 28 marsExposition picturale «Â Constat 4 » de Karim SergouaTél. : 021 606 284E.mail : gaia.galerie@gmail.com

 


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