Ils se sont rassemblés sur le site par dizaines, jeudi à 18h, en accrochant des banderoles aux arbres pour protester et exprimer leur opposition à ce qu'ils ont appelé une «agression contre les espaces verts du quartier».
Les habitants de 4 immeubles de la cité Ziadia et la cité Djebel Ouahch de Constantine rejettent fermement le projet d'un investissement privé au milieu de leurs habitations, «d'autant plus qu'il s'agit apparemment de la construction d'une salle des fêtes», nous ont-ils confié.
Citant le numéro et la date de délivrance de l'autorisation de construire, une plaque, fraîchement implantée sur ce terrain en question, dit clairement qu'il s'agit d'un «projet de studio de l'audiovisuel qui sera réalisé sur 5 étages».
«Cela n'est que la couverture officielle du projet car en réalité, le bénéficiaire à qui les autorités concernées ont accordé l'autorisation veut y installer une salle des fêtes accolée à l'école primaire du quartier», nous ont expliqué les protestataires, en déclarant qu'ils s'opposeront énergiquement à ce projet.
Aux côtés des protestataires, le docteur Djeghim Hocine nous fait part du sentiment des habitants qui ont été surpris et déçus car ils s'attendaient à des projets «comme la création d'un dispensaire, d'une polyclinique, un jardin de loisirs et détente au profit des vieilles personnes et des familles du quartier, à une aire de jeux pour les enfants dont le manque se fait sentir cruellement dans notre quartier, mais pas à ce genre de projet sans utilité publique. Au contraire, de par sa nature même, ce projet, s'il venait à être réalisé à cet endroit, va nous procurer beaucoup de nuisances».
Ils ont bien tenu à préciser qu'ils ne sont pas hostiles à ce genre d'investissement, mais ils sont contre le fait qu'il soit établi sur le seul espace vert qui leur permet de «respirer» au milieu d'un environnement écrasé par le béton.
Et puis, ont ajouté nos interlocuteurs à l'appui de leur argumentation, les autorités gouvernementales ne cessent de dire que les espaces verts se trouvant au milieu des habitations ne doivent pas être touchés par des projets restructurants ou des projets de développement et ils doivent être conservés tels quels.
Exhibant ensuite un exemplaire de la pétition adressée à ce sujet au wali de Constantine le 16 juillet courant, dont nous détenons une copie, demandant l'arrêt du projet de construction dont les terrassements ont commencé, et une autre rédigée le jour même et soumise aux signatures de leurs concitoyens du quartier, avec des copies au chef du gouvernement, du ministre de l'Habitat et d'autres autorités, les protestataires nous ont déclaré qu'ils ne comptent pas se taire et laisser faire.
«Et dans le cas où nos pétitions n'aboutissent pas au niveau local, nous n'hésiterons pas à durcir notre position, à monter en escalade dans la protestation afin de porter notre voix au sommet de l'Etat. Nous envisageons, en outre, de porter l'affaire en justice», ont-ils menacé.
A. Mallem
Constantine - Espace vert «détourné» à la cité Ziadia: L'investisseur apporte un nouvel éclairage par Abdelkrim Zerzouri.
L'affaire du «soit dit» détournement par un investisseur d'un espace vert à la cité Ziadia, qui aurait l'intention de bâtir sur le lieu une salle de fêtes, selon les habitants qui ont remué ciel et terre, dont au moins trois sit-in sur le lieu du projet et devant les sièges de l'APC et de la wilaya, pour s'opposer à la réalisation de ce projet, connaît un nouveau développement avec l'éclairage des zones d'ombre par l'investisseur concerné. «Il s'agit d'un projet culturel, de production audiovisuelle et distribution artistique, qui a reçu l'aval du Calpiref en 2012, ainsi que le permis de construire, obtenu en 2016, et tous les documents nécessaires autorisant la réalisation de ce projet», rassure d'emblée Amel Benlakhlef, gérante de la Eurl «Sama gates», propriétaire du projet en question. Ajoutant que «sa déception est grande de voir les habitants s'aligner derrière des gens malintentionnés, sans trop chercher à comprendre ce qui se trame derrière cette violente campagne de désinformation à mon égard». Les détracteurs qui tentent de mobiliser les habitants contre ce projet, soutient-elle, sont soit manipulés par des parties qui ont des idées inavouées derrière la tête, soit ils agissent sous le coup de l'émotion sans prendre la peine de bien se renseigner à ce sujet. Car le projet, une fois finalisé, ne portera aucune atteinte à la quiétude des habitants, bien au contraire, il apportera un plus non seulement à la cité Ziadia, mais également à toute la ville de Constantine.
Comment peut-il en être autrement, alors que la réalisation du projet devrait attirer les artistes locaux et étrangers. Amel Benlakhlef relèvera qu'en sus, une fois le projet réalisé, ce sont pas moins de 14 postes d'emploi qui seront directement créés, sans parler des effets positifs indirects qui vont faire bouger toute la sphère artistique. «Je ne comprends vraiment pas pourquoi tant d'inquiétudes manifestées au sein des habitants, ni pourquoi on veut me mettre les bâtons dans les roues», dira-t-elle sur un air d'étonnement. «Il n'y a aucun motif d'inquiétude, assure-t-elle, les documents en ma possession attestent de la légalité des procédures et définissent clairement l'objet de mon activité». Plus loin encore, notre interlocutrice affirme que le terrain qui lui a été attribué n'est pas du tout «un espace vert détourné», comme on tente de le faire croire. Il s'agit d'un terrain de 250 m², assez loin des bâtiments, et qui sied parfaitement à l'activité culturelle et artistique que je compte lancer une fois les travaux achevés. «Je suis disposée à donner tous les éclaircissements, toutes les explications, pour ne laisser aucun flou dans les esprits et dissiper les inquiétudes des habitants, cela restera dans le cadre du bon voisinage, mais je serai dans la contrainte d'user de recours judiciaires si jamais on ne veut pas entendre la bonne raison», relève notre interlocutrice, qui refuse de laisser des partis malintentionnées exploiter injustement les fibres sensibles ou l'émotion de certains habitants, en faisant courir le bruit qu'il s'agit d'une salle de fêtes ou même de quelque chose d'autre qui arrive à choquer l'opinion, alors que l'investissement est propre et il devrait en principe recevoir le soutien de tous les riverains. (Le Quotidien d'Oran du lundi 21 août 2017)
Karaali Abdelouahab - La sentinelle de l'environnement - Constantine, Algérie
22/08/2017 - 349808
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Posté Le : 29/07/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : A. Mallem
Source : Le Quotidien d'Oran du samedi 29 juillet 2017