Fondé en 1950 par le défunt Rabah Belhi, le lieu qui a conservé tout son charme d’antan, demeure, durant toute l’année, la destination privilégiée pour les familles de Constantine et des autres wilayas.
De père en fils, les membres de la famille Belhi tiennent toujours à leur moulin comme un précieux héritage.
Situé dans le quartier du Chatt, délimité par l’intersection entre la rue Mellah Slimane et la rue Sidi Nemdil au sud, et la Medersa au nord, le plus vieux moulin de la vieille ville et de toute la wilaya de Constantine, et même l’un des plus anciens à l’échelle nationale, est une destination privilégiée pour de nombreuses familles constantinoises et même des autres wilayas du pays.
«On y vient pour moudre toutes sortes de céréales, d’épices, et de fruits secs pour la préparation de divers plats et gâteaux en prévision du Ramadhan, des fêtes religieuses et des fêtes de mariage», nous dira Mohamed-Salah Belhi, un des fils du défunt ammi Rabah, celui qui a fondé ce moulin en 1950, après avoir géré un autre au lieudit le Remblai, devenu aujourd’hui la place des Frères Kerkeri.
Pour l’histoire, le local servait d’étable pour les chevaux des beys de Constantine durant l’époque ottomane, avant d’être délaissé après la prise de Constantine par les Français.
L’on ne sait pas exactement à quoi il a servi durant la colonisation française, avant d’être repris par Rabah Belhi, un meunier bien connu dans la ville, originaire de Chelghoum Laïd, dont la famille s’est installée depuis plusieurs générations à Constantine.
«Mon père avait commencé avec un moulin datant des années 1930, avant d’acquérir d’autres machines ; aujourd’hui nous disposons de quatre moulins et un finisseur pour le tamisage ; cette machine a remplacé les femmes qui travaillaient ici autrefois en faisant le tamisage des produits moulus», nous explique Mohamed-Salah Belhi.
Le moulin, ouvert durant toute l’année, garde encore son cachet d’antan avec des piliers en pierre taillée surmontés d’arcs. Il est toujours utile, même s’il paraît quelque peu vieux.
«Nous avons préservé le local tel qu’il était depuis son ouverture, sans rien changer», nous affirme notre interlocuteur.
Le moulin a une seule entrée située juste derrière Hammam Bentebbal, en face des escaliers descendant vers Dar D’bagh où se trouvaient les ateliers des tanneurs.
On accède au moulin par un passage d’un mètre de large et environ trois mètres de long, où sont entreposés les sacs de différents produits, dont des céréales et des épices moulus.
Au fond sur le mur trône toujours le portrait du défunt Rabah Belhi.
En passant dans la grande salle, qui se trouve juste à droite, on y découvre le vieux moulin qui occupe encore une place de choix parmi les nouvelles machines.
«Il est toujours en service, malgré son âge, car il est encore bien entretenu ; l’on se débrouille même pour rebobiner son vieux moteur ou confectionner les pièces qui s’usent chez le tourneur», révèle Mohamed-Salah Belhi.
Considéré comme un pan du patrimoine historique de la vieille ville de Constantine, le vieux moulin du Chatt a été retenu dans l’opération de réhabilitation, lancée il y a quelques mois, en prévision de l’évènement culturel de 2015.
Selon ses gérants, les travaux qui n’affecteront pas sa structure d’origine, permettront de le réaménager, mais aussi de régler le problème des infiltrations des eaux de pluie, en plus de l’installation d’un système de ventilation.
Une remise à neuf qui donnera un nouveau look et permettra aussi de préserver son cachet d’origine.
Arslan Selmane
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Posté Le : 15/04/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © el watan ; texte: Arslan Selmane
Source : El Watan.com du mardi 15 avril 2014