Une nouvelle approche du phénomène des glissements de terrain est amorcée à Constantine. La finalité est d’en établir une cartographie, appuyée par une banque de données.
Il y a 12 ans, les conclusions de l’étude menée sur l’instabilité du sol par le bureau français Simecsol, devenu depuis Arcadis, ont activé le relogement de plusieurs dizaines de milliers de personnes occupant des zones à risque. Le rapport de cette étude a conclu à une menace qui pèse sur au moins 100.000 personnes, occupant un tissu urbain composé de 15.000 habitations. De ce fait, quelque 1.790 constructions individuelles et collectives sont vouées à la démolition.
Mis dans les tiroirs depuis, ce dossier est ressuscité par le nouveau wali, Kamel Abbas, qui a procédé, la semaine écoulée, à l’installation d’une commission de wilaya chargée de la coordination avec les directions techniques exécutives locales, les laboratoires et les bureaux d’études.
La Direction de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction (DUAC), chargée du suivi, doit assurer la coordination entre les différents partenaires, outre la double mission de la collecte d’un maximum de données relatives au phénomène des glissements et l’élaboration d’une banque de données qui fera office de base de travail.
L’expertise prônée par le chef de l’exécutif mettra à jour les données géotechniques de ce phénomène, la nature du sol et son mouvement réalisés par Arcadis-Simecsol aux fins d’établir une cartographie qui distinguera les zones constructibles de celles vulnérables, soumises aux phénomènes géologiques s’entend. L’entreprise des pouvoirs publics vise à trouver des solutions non seulement pour circonscrire ce phénomène, mais aussi limiter son extension au tissu urbain, jusque-là préservé.
A rappeler que plusieurs quartiers de la capitale de l’Est sont sujets à l’instabilité du sol, dont certains sont répertoriés en tant que zones inconstructibles. Les conclusions de l’expertise Arcadis-Simecsol ont réparti Constantine en sept zones allant de «bonne» à «non constructible». Cette dernière, soit la zone rouge, regroupe : Boussouf, Bellevue, le chemin Forestier, l’avenue Aouati Mustapha, le boulevard Belouizdad (ex-Saint-Jean), la cité Boudraâ Salah et Bardo. Ce qui n’a pas empêché l’émergence, sur lesdits sites, de plusieurs lotissements et cités résidentielles et même des projets structurants à l’image du pont Transrhummel.
Et les exemples sont légion, dont un, très éloquent sur la désinvolture des décideurs face à ce problème, est à l’origine de la destitution de l’ex-maire de la ville des Ponts. Ce dernier a accordé à une entreprise immobilière un permis de construire de 32 villas dans le secteur urbain de Boudjenana sur un site classé zone rouge. Une décision qui lui a valu un mois de détention préventive et des poursuites judicaires en 2016.
Naima Djekhar
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Posté Le : 07/01/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Naima Djekhar
Source : elwatan.com du vendredi 6 janvier 2017