Algérie

Constantine Tentative de suicide collectif au centre de rééducation pour filles mineures



Le Centre spécialisé de rééducation pour filles mineures de Constantine (CSR) a été, au cours de la semaine dernière, le théâtre de violences, qui ont atteint leur paroxysme lorsque trois ou quatre détenues ont tenté de mettre fin à leurs jours. Si le monde carcéral en Algérie évolue, à l?évidence, bien loin des feux de la rampe et de la curiosité des médias - il est rare, avouons-le, d?en décrypter la mécanique, vraiment, hors des visites guidées officielles -, en réalité, seuls parfois les pics de fièvre paroxystiques laissent affleurer quelques informations sur les conditions de vie, les avancées et les reculs de la détention dans notre pays. A Constantine, sur le registre strict des violences ou des mutineries, les cas connus sont plutôt rares, si l?on excepte la période de troubles graves qui avaient embrasé, il y a quelques années, un certain nombres de prisons du Polygone et à laquelle n?a pas échappé l?antique maison d?arrêt du Coudiat, mais aussi celle ultramoderne de Boussouf (de la dimension de Tazoult, dit-on). Projetant au coeur de l?actualité nationale de l?époque, une problématique délicate. Le feu dans les prisons algériennes avait, il est vrai, on s?en souvient, fait plutôt long feu dans les colonnes des journaux... et puis plus rien. L?exception qui confirme la règle, cet été, et qui résonne comme un coup de tonnerre dans un ciel à l?orage, s?exprime tout au coeur de l?inattendue mutinerie dont a été le théâtre, dimanche dernier - et sur laquelle, rien n?a filtré jusque-là -, le Centre spécialisé de rééducation pour filles mineures de Constantine (CSR). Le pénitencier pour mineures, situé à proximité du stade Hamlaoui (17 juin), hébergeant une quarantaine de pensionnaires, en placement judiciaire par le juge des mineures, a vécu, en effet, des moments difficiles, deux jours durant, courant le risque d?un drame annoncé, au coeur des violences provoquées, selon des sources dignes de foi, par 7 filles âgées entre 15 et 18 ans, et qui ont atteint leur paroxysme au moment où certaines d?entre ces dernières (trois ou quatre) ont tenté de mettre fin à leurs jours, en se tailladant les veines à l?aide de débris de verre, tombés des vitres éclatées dans l?échauffourée. Fort heureusement, comme le confirment des sources crédibles, l?intervention des éducatrices aidant, la tentative de suicide de quatre d?entre elles a échoué, corroborées en cela par le diagnostic des médecins de l?hôpital vers lequel elles avaient été transportées. La présence du juge pour mineures, du directeur de l?Action sociale, des services de sécurité, a été rendue nécessaire, souligne-t-on, pour ramener le calme dans l?établissement. Nos sources, dans ce sens, nous ont appris qu?une décision a été prise en urgence par le juge des mineures, et qui consiste en l?éloignement des auteurs de la mutinerie en direction d?autres centres spécialisés du même genre, à l?Est et sur tout le territoire national. L?établissement, pourtant, dont on dit qu?il est plutôt «confortable», et où les conditions d?hébergement et la nourriture sont bonnes, a connu il y a quelques années, il faut le rappeler, une évasion spectaculaire d?une dizaine de filles.


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