Algérie

Constantine : sit-in devant la wilaya (VIDEO)



Les résultats des élections locales ont donné lieu à des protestations de partis politiques qui crient à la fraude.Encadrés par un important dispositif sécuritaire, plusieurs représentants de partis politiques, dont El-Islah, Ennahda, le Front pour la justice et le développement (FJD), le Front des forces socialistes (FFS), le Parti des travailleurs (PT) et le Mouvement populaire algérien (MPA), ont tenu, hier, en fin d'après-midi, un sit-in devant le cabinet du wali, situé au centre-ville de Constantine. Les protestataires, une trentaine, ont dénoncé les nombreux actes de fraude qui ont été enregistrés dans plusieurs centres de vote disséminés à travers l'ensemble de la wilaya, et ce, lors des élections locales du 23 novembre dernier. "Nous sommes ici aujourd'hui pour dénoncer la fraude électorale, et les dépassements commis par l'administration, le bourrage des urnes en faveur de FLN au niveau de la plupart des centres de vote", nous a déclaré Rachid Yaïssi, responsable du bureau de wilaya du parti El-Islah, avant d'ajouter que "plusieurs chefs de centre nous ont confirmé qu'ils ont reçu des directives de la part du wali de Constantine, et au moins 10 000 voix ont été rajoutées en faveur du FLN dans la wilaya de Constantine". Aussi, les protestataires exigent, selon un communiqué adressé à la presse, l'annulation des résultats des dernières élections et l'institution d'une commission parlementaire pour enquêter sur les dépassements et ester en justice tous ceux qui ont été "complices de cette mascarade électorale". Il est à rappeler que sur les 12 communes de la wilaya de Constantine, le Front de libération nationale (FLN) est sorti vainqueur, très loin devant le RND et le reste des formations politiques. Ce dernier a, en effet, décroché 19 sièges (APW) et assuré la majorité dans 28 APC ; le Rassemblement national démocratique (RND), quant à lui, a eu 10 sièges (APW) et remporté 10 APC ; El- Islah décroche 5 sièges APW et 5 sièges APC ; et enfin, le MSP 4 sièges (APW) seulement. De son côté, le RND, qui crie aussi à la fraude, est secoué par une tempête interne. Les cadres et les militants du parti exigent le départ du secrétaire général de wilaya qui est accusé d'avoir "délibérément saboté les dossiers de recours qui auraient pu leur permettre de récupérer des sièges" aux dernières élections.
Depuis samedi dernier, soit deux jours après, le siège du parti est fermé et le secrétaire général, en l'occurrence Abderahmane Fillali, est injoignable. À l'origine de cette montée au créneau, des recours concernant les dépassements enregistrés le jour du vote, que ce soit pour l'Assemblée populaire de wilaya ou pour la commune de Constantine, ont été "délibérément ignorés par le SG, alors que le délai de dépôt des dossiers auprès du tribunal administratif s'achevait le 28 novembre", affirment des cadres du parti que nous avons rencontrés hier et qui soutiennent qu'ils ont rédigé nos PV avec tous les détails concernant les dépassements enregistrés au niveau de plusieurs bureaux de vote, avant de les remettre au secrétaire général de wilaya qui, disent-ils encore, n'a plus donné signe de vie depuis samedi dernier.
VIDEO À L'INTERIEUR DU SIÈGE DU RND À CONSTANTINE (IMAGES DU BUREAU REGIONAL DE "LIBERTE")
"Avec ces recours, on pouvait récupérer des sièges notamment dans la commune de Constantine, or, le délai dépassé, nos recours n'ont plus de valeur", estiment-ils.
Il va sans dire que le conflit opposant les cadres et les militants du RND au secrétaire général de wilaya, Abderrahamane Fillali, ne date pas d'hier. Les poursuites judiciaires, dont il fait actuellement l'objet, ont d'ailleurs été l'un des facteurs qui ont poussé la Direction de la réglementation des affaires générales (Drag) à l'écarter de la liste des communales. Sauf que ce dernier a réussi quand même "à placer une vingtaine de membres de sa famille sur les listes électorales, dont son frère, tête de liste dans la commune de Hamma Bouziane", attestent nos interlocuteurs. Nous avons contacté, hier, le principal concerné, à savoir M. Fillali, qui a réfuté les accusations dont il fait l'objet, en nous affirmant que "les militants qui sont à l'origine de ces accusations ont un seul objectif : déstabiliser le bureau du RND".
I. Boukhalfa/S. BETINA


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