Le président Nicolas Sarkozy sera demain l'hôte de Constantine et ils sont nombreux à penser, que cette étape, dans la capitale de l'Est, ne sera pas anodine. A la vérité, si depuis hier, après une semaine il faut l'avouer bien agitée, la visite d'Etat du président français, en Algérie, a planté enfin solennellement le grand chapiteau des relations bilatérales entre les deux pays - sans préjudices des controverses et des «contentieux quarantenaires» -, que sur le fond, indique-t-on, le discours très attendu de Sarkozy à l'Université Mentouri de Constantine, sera propice, au final, à être le lieu privilégié de nombres d'annonces et d'inspirations fortement fondatrices. En attendant, même si sur le campus, on s'autorise les «ruptures épistémologiques» que l'on peut, la visite du président Nicolas Sarkozy, sans Enrico Macias, mais avec l'importante délégation qui l'accompagne, dans une ville qui se veut la dépositaire exclusive de «l'héritage mémoriel», peut toutefois, affirme-t-on, plus prosaïquement donner de l'élan aux investissements français, si rares à Constantine. Sur ce registre, il y a sans doute beaucoup à faire, même si de menus projets ont pu se concrétiser, ces dernières années, ou sont en voie de l'être, avec la présence du groupe d'hôtellerie Accor, du bureau d'études Ingerop, chargé du suivi du chantier dédié à la réalisation du tramway, de la société Alstom pour l'équipement des rames, et enfin la société «Marseillaise des eaux». Du côté de la Chambre de commerce ou de l'Agence nationale du développement des investissements, le sentiment largement partagé est que le passage mercredi prochain, du président Sarkozy, qui ne durera pas plus que quelques heures dans la ville des ponts, est apte à influer favorablement sur les ardeurs plutôt timides des entreprises françaises à Constantine qui depuis une dizaine d'années, malgré les déclarations d'intentions et les visites d'innombrables délégations, n'ont guère aidé à faire aboutir, tous secteurs d'activité confondus, des projets d'importance. Il est vrai que la wilaya de Constantine qui a dans l'intervalle perdu sa vocation agricole et dont l'industrie mécanique a franchement rétréci au lavage de restructurations et de l'ouverture du marché n'affiche pas de grandes ambitions économiques, se contentant, jusque-là, d'être une capitale incontournable du Bazar et du commerce informel. La visite symbolique, à Constantine, des présidents Sarkozy et Bouteflika, qui ne durera pas plus de 3 heures, selon des sources bien informées, aura pour principale halte l'Université Mentouri et son amphithéâtre où le président français donnera une conférence très attendue, une promenade des deux chefs d'Etat au centre-ville et un déjeuner officiel à l'hôtel de ville, tandis que la halte probable au niveau du Centre culturel français reste non confirmée, sans doute en fonction du «timing». A noter que les visites aux cimetières chrétiens et juifs, ainsi que le détour par le monument semblent avoir été annulés. Une chose est sûre, à Constantine qui est à la recherche du temps perdu, on est loin de l'enthousiasme et les «meilleurs moyens», réitérés sentencieusement, aujourd'hui, par les uns et les autres, pour tenter de dissiper les nuages sont loin de trouver les échos espérés auprès de la population.
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Posté Le : 04/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : K Benmohamed
Source : www.lequotidien-oran.com