Algérie

Constantine - Salon de la dinanderie



Constantine - Salon de la dinanderie
De nombreux dinandiers de Constantine se sont plaints, jeudi dernier, d'être confrontés aux mêmes problèmes de matière première, de locaux, de commercialisation du produit fini, etc. Et pour illustrer leur incapacité à faire face à des activités traditionnelles, ils ont évoqué la préparation du salon annuel de la profession dont la tenue est prévue pour ce printemps ou au cours de l'été prochain. «C'est la seule opportunité qui, chaque année, nous permet d'améliorer quelque peu notre chiffre d'affaires, mais voilà qu'aujourd'hui, les co-organisateurs, en l'occurrence la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM), exige de chaque candidat le somme de 3.000 dinars par jour pour prétendre participer au salon», nous ont expliqué les dinandiers, indiquant qu'ils ne seront pas en mesure de payer quotidiennement cette somme. Et d'ajouter qu'ils ont participé à une réunion mardi dernier 15 mars, qui s'est déroulée au palais du Bey avec la participation de deux membres de la mission de l'ONU en Algérie et ces derniers ont promis qu'ils aideront les dinandiers en leur procurant un sponsor qui prendrait en charge la question du financement de la participation d'une soixantaine de dinandiers à ce salon dont la date n'a pas encore été arrêtée. «Le salon se déroulera à la place de la Brèche de Constantine, nous dira M. Boudinar, le président de l'Association constantinoise des artisans dinandiers de Constantine. La CAM nous a proposé le mois de mai, mais nous cherchons à éviter que la manifestation ne coïncide avec les examens scolaires ou le début du Ramadhan qui ‘tombera' cette année au mois de juin». Aussi, pense-t-il, «il est probable que le salon soit différé au mois de juillet 2016». Pour lui, la somme de 3.000 dinars ne permet pas aux dinandiers de s'en sortir et il faut réduire la participation individuelle à 800 dinars. Pour le cas des locaux existant à l'Unité de voisinage (UV) n°17 d'Ali Mendjeli, au nombre de 260, ils sont encore à l'état de carcasse, dira M. Boudinar et son association a proposé au chef de cabinet du wali de leur accorder un quota pour abriter la soxantaine de dinandiers qui sont dépourvus de locaux. «Une rencontre est prévue la semaine prochaine avec M. Boumenkar, le chef de cabinet, et nous allons trancher sur cette question», a indiqué à la fin le président de l'association des dinandiers.Et quand nous avons posé la question à M. Benarab, le directeur de la CAM, il répondra sans hésiter que cette année, il faut absolument que les dinandiers payent une quote-part pour la participation au salon. «Il y aura une quarantaine de chapiteaux de 9 mètres carrés chacun et où le mètre carré coûtera 1.500 dinars, et la politique d'austérité engagée par la chambre ne permet plus de prendre tout en charge. La gratuité c'est terminé !», a affirmé le directeur. Quant au problème des locaux qui dure depuis maintenant 5 années environ, la CAM ne peut pas intervenir à ce sujet. «L'association doit se débrouiller toute seule avec les autorités de wilaya», estimera-t-il. Evoquant ensuite les plaintes des dinandiers relatives à leur incapacité de faire face aux frais de participation au salon, M. Benarab répondra que les artisans ont pris l'habitude de réclamer «l'assistance» de l'Etat. «L'Etat a beaucoup fait pour eux», dira-t-il. Ajoutant que «maintenant, aucun artisan ne peut prétendre être indigent au point de ne pas supporter les frais de participation au salon». «Faut-il indiquer, a-t-il révélé en effet, que chaque artisan réalise actuellement, bon an, mal an, un chiffre d'affaires de 500 millions de centimes par an. Maintenant, on peut dire que les artisans sont arrivés à un stade où ils peuvent compter sur eux-mêmes», a considéré le directeur de la CAM. Il ajoutera que durant le salon annuel auquel ils participent en masse, le plus bas chiffre d'affaires réalisé par eux durant les 7 jours de la tenue de cette manifestation atteint facilement une quarantaine de millions de centimes par jour ! Alors, selon lui, peut-on parler encore de l'indigence des dinandiers ' Il terminera en disant que la chambre est limitée dans ses dépenses car dans le cadre des mesures d'austérité prônées par la tutelle et par le gouvernement en général, la participation de la CAM ne peut être que symbolique.




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