Constantine Quatre mois avec sursis dans l'affaire des enfants mutilés

Le tribunal correctionnel d'El-Khroub a tranché... L'affaire des «enfants mutilés», mise en délibérée le 17 novembre passé, a connu, sur le plan pénal, sans préjudice des voies et recours prévus par la loi, un premier épilogue sous la forme d'une condamnation à 4 mois de prison avec sursis et 5.000 DA d'amende, des deux médecins, alors que les deux techniciens de la santé ont été acquittés. Pour rappel, le représentant du ministère public avait requis, lors de l'audience du 17 du mois en cours, contre les accusés une année de prison ferme, assortie d'une amende de 20.000 dinars. Quoiqu'il en soit, un vrai malaise s'est emparé de l'assistance, hier matin, dans la salle d'audience du tribunal, où étaient rassemblés tous les protagonistes de l'affaire, notamment les avocats de la partie civile et de la défense, des médecins, des praticiens du droit, les parents des enfants bien sûr, les familles, une foule importante de citoyens etc... Sans aucun doute, l'absence de consensus parmi les parties concernées, lors du prononcé, hier, du verdict, après une si longue attente, est un état de fait, dont on peut dire qu'il était fortement prévisible : d'un côté les parents des enfants et leurs familles se sont effondrés en cris et pleurs, certains exprimant avec véhémence leur colère, de l'autre les proches et les avocats des accusés feront montre de leur visible satisfaction. A l'occasion, le grand brouhaha, dont s'est soudain emplie l'enceinte du tribunal, a fait réagir le représentant du ministère public qui a enjoint fermement aux uns et autres de quitter les lieux. Il faut rappeler, et sur le registre strict de la prise en charge des enfants, de la responsabilité des assureurs, des dommages et intérêts, le tribunal correctionnel d'El-Khroub, appelé à se prononcer par la partie civile, s'est déclaré incompétent, invitant celle-ci, à se pourvoir au niveau de la chambre administrative près la cour de Constantine. Une chose est sûre, la funeste cérémonie de circoncision collective de 87 enfants, un chiffre record pour une seule soirée, organisée le 27ème jour du Ramadan 2005, par l'APC d'El-Khroub, et au cours de laquelle, pour rappel, 12 enfants ont été plus ou moins gravement mutilés - deux d'entre eux ont perdus définitivement leurs verges - continuera longtemps à hanter les esprits.