Algérie

Constantine - Plateau de Aïn El Bey: Les habitants refusent l’exploitation des lots de terrain inoccupés





L’exploitation des lots de terrain inoccupés (en contrebas de la faculté des sciences de la terre, de géographie et de l’aménagement du territoire, et sur une partie du terrain abritant les 69 chalets, derrière la cité des Frères Ferrad), par l’agence foncière, représente une source de désagréments pour les habitants des 242 logements de Zouaghi et ceux des 69 chalets.

Les représentants de ces derniers et les membres des comités de quartiers se sont rapprochés de notre rédaction pour dénoncer le fait. Munis d’avis d’opposition portant le cachet des associations de quartier suivantes: les cités Ahmed Bouaâmama (564 Logements), les Frères Ferrad, les 69 chalets et l’association Zohour (242 logements).

Selon eux, «L’agence foncière a commis une erreur de procédure lors de l’élaboration du nouveau plan urbain modificatif mis en place il y a deux ans». Ils accusent celle-ci d’avoir transgressé la procédure de commodo et incommodo avant d’apporter un changement au plan de masse.

«Le plan modificatif de la zone de Zouaghi englobant les 69 chalets et le lotissement des 242 logements a été réalisé loin des yeux des représentants des comités de quartiers ; ce nouveau plan ne nous convient pas ; nous imaginions autrement l’exploitation de ces lieux, avec de nouveaux établissements scolaires, des espaces verts et des aires de jeux pour nos enfants.

A contrario nous avons appris, de source sûre, que ces espaces libres à utilité publique ont été divisés en lots et vendus à des particuliers», martèlent-ils. Et un habitant des 69 chalets, Djamel Mimouni, de s’interroger: «Il y a sûrement des intérêts, sinon qu’est-ce qui pousse les faiseurs de plans à nous étouffer avec d’autres constructions qui n’obéissent pas aux règles de l’urbanisme?»

Un autre habitant des 242 logement, ayant requis l’anonymat, nous confie ceci: «Nos sources nous ont informé que des magouilleurs ont fait en sorte que ce plan modifié, tant refusé par la population, soit signé à la hâte par l’ex-wali de Constantine, Noureddine Bedoui, juste avant son départ.»

L’adoption du plan modifié produira une anarchie urbanistique sans précédant, estiment des architectes au fait du dossier, qui assurent que l’espace qui sépare les habitations des trottoirs et des routes, est exiguë. Selon eux, il n’y a eu aucun respect des normes.

Les opposants au nouveau plan ont évoqué au passage le «rétrécissement honteux» du boulevard principal des 242 Logements, qui était destiné, d’après l’ancien plan, à être une route à double voie reliant la cité Bouaâmama (cité des 564 Logements) à la cité Zouaghi (1100 logements).

«L’ancien plan montre l’existence de deux larges voies, celles-ci ont été réduites à de simples ruelles ; les travaux d’aménagement réalisés jusqu’ici prouvent que cette avenue est l’objet de toutes les convoitise; c’est pour gagner quelques mètres à exploiter dans des projets qui ne n’apportent rien aux citoyens que ce resserrement de zone a eu lieu», explique un habitant ayant requis l’anonymat.

Contacté pour nous donner sa version des faits, le directeur de l’agence foncière de wilaya, Noureddine Boudemagh, a apporté les précisions suivantes: «L’agence foncière de wilaya est un promoteur foncier et immobilier, elle est propriétaire de 335 ha à Zouaghi, nous disposons des titres de propriété nécessaires. Il faut savoir que tous nos travaux et réalisations sont en conformité avec les règles de l’aménagement et de l’urbanisme, car l’agence foncière ne peut opérer sans l’aval du wali et de bien d’autres responsables locaux, c’est ce qu’exige justement la loi 90/29 portant aménagement et urbanisme.»

Concernant l’espace réclamé par les habitants, notre interlocuteur dira: «Pour les 11.271 m² réclamés par les citoyens, je déclare que nous sommes propriétaires ; je défie ceux qui disent que ces bouts de terres sont destinés à devenir un espace vert, parce que cette vision n’a jamais existé. Par ailleurs, je précise que nous jouissons de permis de construire consentis par la DUC et approuvé par un arrêté du wali. De ce fait, nous comptons nous servir de l’espace libre pour la concrétisation d’une promotion immobilière. Et je rappelle que la règle de commodo et incommodo ne s’applique pas ici.»

O.-S.Merrouche


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