Algérie

Constantine : Place au développement !



Le terrorisme touchait principalement les quartiers populaires dont la capitale de l'Est compte une dizaine à  l'image de :  Ainet El Foul, l'avenue Kitouni Abdelmalek, Benchargui, Djabel El Ouahch, la cité El Amir Abdelkader (ex- Faubourg Lamy), Chaab Arsas, Ziadia etc. Et même si, comparativement à  d'autres villes, telles qu'Alger ou Blida, il n'y avait jamais eu d'attentat spectaculaire, la cité était néanmoins réputée pour les assassinats qui ciblaient surtout les forces de sécurité et les intellectuels. Sami, officier de police, la quarantaine passée, se souvient encore de cette douloureuse époque où il fallait assumer le métier de flic : «Il était évident que nous ne pouvions pas prévoir les attentas et les assassinats. Les terroristes étaient nombreux et se sont même emparés de plusieurs quartiers. Pour pénétrer à  l'intérieur de certains quartiers chauds comme la cité El Amir Abdelkader nous étions obligés de mener de grandes opérations de ratissage. Ce qui était terrible pour moi c'était d'avoir des mauvaises nouvelles sur des collègues assassinés. J'ai trop souffert et j'ai même fait une dépression  car je ne voyais pas ma famille durant des mois parce que je ne voulais pas les mettre en danger. J'étais un jeune Algérien qui voulait à  tout prix que son pays retrouve la paix, à  la fin des années 90, et après les différentes politiques de réconciliation, hormis la petite délinquance la ville est devenue plus tranquille et plus sûre», se souvient-il. Les temps étaient difficiles à  une certaine époque d'autant plus que les images des attentats à  Alger et les massacres des villages dans la Mitidja ont créé une véritable psychose, les rues de la ville se vidaient à  17h00, les gens évitaient de fréquenter les lieux publics, et même que les hauteurs reculées de la ville ont été désertées durant des années. C'est le cas par exemple de Djabel El Ouahch, l'un des rares endroits à  Constantine où les familles avaient l'habitude de s'y rendre le week-end pour profiter de son parc d'attraction, de ses bois et de ses lacs. Mais très vite ce magnifique lieu vaste et coloré de verdure était devenu périlleux, car déjà à  la fin des années 80, le gang du Chenfara avait semé la terreur, plusieurs personnes avaient été rackettées, violées et tuées. Vers les années 1993, 1994 et jusqu'à la fin des années 1998, 1999, Djabel El Ouahch et les quartiers en contrebas étaient infréquentables, trop dangereux et grouillaient de terroristes qui leur servait de zone de repli. Tahar que nous avons retrouvé prés du parc se rappelle de ces années difficiles où tous les jours il risquait sa vie : «J'étais gardien au parc d'attraction. Au début dans les années 1980, nous surveillions les voleurs et les petits voyous mais avec les tragiques événements qu'a connus le pays, nous étions incapables de continuer notre boulot. Les terroristes sont venus plusieurs fois jusqu'au jour où ils ont brûlé des manèges, nous avons laissé faire parce que nous n'étions pas armés. Depuis ce jour je me suis retrouvé au chômage, le parc avait fermé et personne n'osait s'aventurer dans ce lieu même si une caserne de GLD a été construite à  proximité en 1996».EXTENSION DES HABITATIONS : UN SIGNE DE SÉRÉNITÉ Ceci dit, depuis une dizaine d'années surtout après la charte de la réconciliation nationale, les choses ont changé. Je n'habite pas loin et je viens pratiquement tous les jours au parc, et je constate que l'endroit est sécurisé, la vie a repris son cours, les familles viennent pique-niquer et les jeunes font du sport». Cependant, Tahar regrette que le parc d'attraction soit abandonné et négligé, car en effet, ce bijou qui faisait la fierté de la ville et qui occupe des dizaines d'hectares entouré par des pins et des mûriers est en souffrance à  cause d'un litige opposant l'ex-gestionnaire à  la direction des domaines. Autre exemple du retour de la sécurité dans la région, est incontestablement l'extension considérable des habitations, des quartiers entiers ont vu le jour même cela est manifeste par des constructions souvent anarchiques. Mais si la cité des Ponts a très vite barré la route au terrorisme, il n'en demeure pas mois que des centaines de ses enfants sont partis errer dans les maquis de Jijel ou de Kabylie, aujourd'hui beaucoup d'entre eux se sont repentis, ils sont retournés chez eux après des années de mésaventure et de galère pour eux et pour leurs proches. Reste que la plus belle victoire, c'est que grâce à  cette paix reconquise, la capitale de l'Est renaît de ses cendres, son plus grand défi à  présent est de prospérer et retrouver sa place en tant que capitale de l'Est.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)