Algérie

Constantine perd du terrain


Il est clair queles programmes de relogement de la population constantinoise en dehors de laville de Constantine démontrent qu'on assiste à un phénomène de renversement detendance. Constantine estdevenue une zone de départ vers ses principales villes satellites. Cependant,ce déplacement massif des Constantinois vers les petites villes limitrophes, ilfaut l'avouer, est parfois volontaire, dont les causes sont principalement ladégradation du cadre de vie et la disqualification du tissu urbain. Ainsi, etsuite à un important mouvement de population, ces villes satellites, quiconnaissaient un développement insignifiant durant la période de lapost-indépendance, ont pu actuellement accéder au statut de villes importantes. En terme de démographie urbaine, Constantineest devenue de ce fait « répulsive ». Cette réalité anticipe ainsi lesrésultats du prochain recensement général de la population et de l'habitat(RGPH), prévu pour 2008, vu qu'une ville qualifiée de « grande » et de «métropole » perd en permanence aujourd'hui sa population et risque de perdreégalement de son importance, notamment stratégique et économique. Le phénomèneest apparu progressivement et a connu plusieurs étapes.  Constantine à l'identique de la plupart desvilles algériennes a connu à l'aube de l'indépendance de grandes mutationséconomiques et sociales qui ont influencé le cours de son développement urbain.Le secteur de l'habitat a été évidemment le plus affecté, où l'offre étaitnettement inférieure à la demande. La ville a connu ainsi un importantdéséquilibre entre une population en croissance permanente, une production delogements en dessous des besoins et un site de plus en plus saturé. Juste aprèsl'indépendance, entre 1962 et 1966, la ville a accueilli un flux de populationestimé à l'époque à 50.000 habitants. Entre 1966 et 1977, Constantine a connuun taux d'accroissement démographique de l'ordre de 4,06%. Ce taux a ensuitediminué très sensiblement pour atteindre les valeurs de 2,8% et 0,41% selon lesdeux RGPH de 87 et 98 respectivement. Sur le plan démographique, la situationde Constantine s'est totalement inversée, une régression démographique traduitepar un solde migratoire négatif et une croissance rapide des villes satellitess'est fait remarquer où le solde migratoire a toujours augmenté positivementdepuis 1977. A cet effet, il suffit de préciser que la ville de Constantine quireprésentait en 1977 près de 72,2% de la population totale de la wilaya, s'est vidéeprogressivement au profit de ses satellites pour ne représenter que 60% en1998.  Après la saturation de ses villes satellites,deux villes nouvelles sont venues prendre en charge le surplus de population etremédier ainsi au problème du manque de logements et du foncier. Il s'agit deMassinissa et Ali Mendjeli. Entre 2003 et 2005, 2.198 familles ont été relogéesen dehors de la ville de Constantine, après l'éradication de six grands sitesde bidonvilles. En plus de la vétusté de la vieille ville, qui a nécessité àmaintes reprises le relogement de la population qui occupait des bâtissesmenaçant ruine, qui s'est fait autour d'un programme implanté essentiellementau niveau des deux nouvelles villes sus-citées. D'un autre côté, est apparu le problème desfameux glissements de terrain, affectant plus de 120 ha de la superficie de laville et menaçant près de 15.000 habitations abritant une population estimée à100.000 habitants. Ce phénomène a augmenté considérablement les besoins enlogements à Constantine. Pour cela, on souligne qu'entre 1998 et 2005, lesdifférentes opérations de relogement de la population des zones touchées parces glissements de terrain ont concerné un total de 1.911 familles relogées àla nouvelle ville Ali Mendjeli. La superficie de cette dernière est estimée à1.500 ha, ses 54.000 logements, en plus de sa situation stratégique,chevauchant sur le territoire de deux communes à savoir Khroub et Aïn Smara,ont été déterminants dans le choix fait par les autorités concernées. Cette situation,bien que dictée par des contraintes et exigences locales, notamment le manqueflagrant de foncier, nécessite pourtant une sérieuse réflexion pour sauver letissu urbain de la ville de Constantine et sa vocation à demeurer une grandecité.
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