C’est en présence d’une foule nombreuse et dans une douleur incommensurable que les neuf personnes ayant trouvé la mort, avant-hier, dans un puits ont été enterrées, hier, après la prière du dohr.
Les deux courageux sapeurs-pompiers, Hamza Chouaf, 38 ans, et Farouk Brahimi, 32 ans, morts dans l’accomplissement de leur noble mission, celle de sauver des vies humaines, ont été inhumés au cimetière d’El Gammas, dans la commune de Constantine.
Leurs funérailles ont été officiellement organisées par la Protection civile. Des dizaines d’éléments de ce corps ont escorté les martyrs du devoir à leur dernière demeure.
Simultanément, les sept autres victimes, des membres d’une même famille, ont été enterrées au cimetière sis à Zouaghi (Aïn El Bey), dans la périphérie de Constantine. Il s’agit des frères Habchi : Cherif (35 ans), Djamel (40 ans), Tarek (32 ans), Abdelmadjid (25 ans) et Zemouri (30 ans), de leur cousin Farès Habchi (30 ans) et leur voisin M. Kahoul (30 ans).
Une grande foule a accompagné les dépouilles depuis le domicile et lieu du drame, sis aux Quatre-Chemins, au cimetière. Un chagrin ravageur défigurait les visages des membres des familles. Il faut dire que les victimes étaient des pères de famille, de jeunes fiancés sur le point de se marier.
Selon un oncle des Habchi, le drame est survenu vendredi matin vers 10h30, quand Cherif était descendu dans le puits pour retirer une bouteille en plastique jetée par des enfants. Il dira: «Djamel, en entendant les appels au secours de son frère, était accouru et descendu aussitôt dans le puits. Il n’en est pas ressorti, et c’est ainsi que les autres ont suivi, dans leur volonté acharnée de sauver leurs proches. A l’arrivée des sapeurs-pompiers, sept personnes étaient déjà mortes.»
Il nous expliquera que le puits est d’une profondeur de 14 m, dont deux mètres submergés par les eaux souterraines.
«A près de 11 m, les victimes avaient commencé à mal respirer. L’asphyxie est vite survenue, avec la chute dans l’eau», a-t-il déclaré, ajoutant que les deux pompiers n’étaient pas bien équipés pour ce genre d’intervention.
Pour sa part, le lieutenant Tafer, chargé de la communication à la direction de la Protection civile, a donné les précisions suivantes: «Les victimes ont été asphyxiées par des gaz toxiques se trouvant en quantité dans le puits depuis quelques jours.
C’est suite à une opération de nettoyage qu’il a été utilisé une pompe à eau fonctionnant avec du carburant qui dégageait de l’hydrogène sulfuré ; c’est un gaz lourd qui attaque rapidement les poumons et détruit les cellules en coupant l’oxygène.»
Le père d’un des deux pompiers martyrs a tenu à incriminer les responsables aux services de la Protection civile qui ont permis à ces deux éléments d’intervenir en l’absence de moyens, et ce, à cause du manque d’effectifs, dont la majorité était en congé. Ce qui a été énergiquement démenti par le lieutenant Tafer.
Par ailleurs, le wali de Constantine, Noureddine Bedoui, et le reste des autorités locales ont rendu visite aux familles lourdement endeuillées pour leur manifester leur solidarité.
Ratiba B.
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Posté Le : 03/09/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo et texte: Ratiba B.
Source : El Watan.com du dimanche 2 septembre 2012