En moins de 24 heures, deux effondrements sont venus déranger la quiétude relative qui caractérise la ville depuis quelques mois.
L’effondrement, samedi, d’une bâtisse à Souika et hier, d’un pan du mur de la rue Zaâbane, n’ont pas fait heureusement de victime, mais les deux allongent la série noire des effondrements qui rongent lentement mais (hélas) surement le centre urbain de Constantine. Il y a péril en la demeure et le danger semble être pris à la légère comme si nos responsables avaient la tête et les deux pieds en dehors de cette ville.
Le pire est que ces phénomènes risquent de se prolonger.
«D’autres effondrement vont suivre», prédit l’architecte et expert Nourredine Khelfi.
Avec le sérieux qu’on lui connaît, Khelfi tire la sonnette d’alarme et prévoit des incidents similaires à Belouizdad, et sur le boulevard Tatache Belkacem, entre autres. Pour lui, l’éboulement survenu il y a une année près du lycée Redha Houhou est beaucoup plus important qu’on le croit.
Le retard irresponsable dans l’intervention des services concernés pour réparer la chaussée et conforter le mur ont certainement fragilisé davantage le site. Et c’est le cas partout et à chaque fois que des endroits montrent des signes avant-coureurs. N’est-ce pas que la réhabilitation d’un pan de la chaussée emporté par un éboulement sur le boulevard Zighout Youcef a pris près de deux ans?
La réponse des autorités face à ces phénomènes est disproportionnée affirme Khelfi. Le travail des eaux souterraines et les coups de boutoir des intempéries sont plus importants que les réactions «au paracétamol» de la mairie et les autres services.
Khelfi explique que le réseau d’évacuation des eaux pluviales a été supprimé par endroits, alors que le réseau d’assainissement est vétuste dans la majeure partie du centre-ville. D’où l’infiltration de l’eau qui arrive aux fondations des immeubles (vieux de plus d’un siècle) et les poussées de terre qui provoquent des tassements différentiels et leurs corolaires, éboulements et effondrements.
Le tableau est noire, mais on ne peut plus se voiler la face. La situation appelle une réaction énergique et réfléchie et pas seulement de la part des services de la commune.
Les universitaires et les bureaux techniques doivent être consultés et associés à la démarche, une démarche globale qui doit être planifiée par l’exécutif de wilaya afin de poser le bon diagnostic et prescrire la bonne thérapie.
Nouri Nesrouche
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Posté Le : 15/03/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: constantine-hier-aujourdhui.fr ; texte: Nouri Nesrouche
Source : elwatan.com du lundi 14 mars 2016