A l'est du pays, plusieurs villes n'ont pas été épargnées par les émeutes
qu'ont connues certains grands centres urbains du centre et de l'ouest du pays.
Dans la wilaya de Constantine, des manifestations, limitées à quelques
quartiers périphériques de la ville, ont été enregistrées jeudi soir lorsque
des groupes de jeunes ont barré les routes à l'aide de pneus brûlés, et
scandant des slogans faisant référence à la cherté de la vie et aux conditions
de vie difficiles. En effet, à partir de 18h, les quartiers du Chalet des Pins,
de Sidi Mabrouk, Daksi, Oued El-Had, de la cité Emir Abdelkader, de la cité
Boudraâ Salah, de Benchergui, du «4ème Kilomètre» et la cité de la Bum, sur les
hauteurs de la ville, ont été le théâtre de ces mouvements de protestations,
conduits essentiellement par des jeunes. Au «4ème Kilomètre» les jeunes
manifestants, armés de pierres, s'en sont pris à un abribus qu'ils ont saccagé.
D'autre part, selon plusieurs informations concordantes, des manifestants à la
cité la Bum, ont tenté de marcher sur le tribunal de Ziadia, tout proche, dans
l'intention de le saccager. Mais l'intervention rapide des brigades
anti-émeutes sur chaque point où se sont produites les manifestations ont
dissuadé les émeutiers qui furent, tout de suite, dispersés. Toutefois, on
signale la destruction d'abribus et de poteaux électriques à la cité Boudraâ
Salah et à la Bum. Les informations recueillies aux différentes sources ne
citent pas d'arrestations parmi les manifestants ou de blessés de part et
d'autre, et ce, en dépit du fait que, dans certains quartiers, les agents de
l'ordre ont été accueillis par des jets de pierres. Toutefois, la tension
persistait, durant toute la matinée d'hier où l'on a entendu les citoyens
affirmer qu'une grande manifestation se préparait pour après la prière du vendredi.
Mais ce scénario ne s'est produit qu'au niveau de Djenane Ezzitoune, de la cité
Filali et du «7ème Kilomètre». Dans ces différentes sites, des manifestants ont
bloqué momentanément la route, caillassant tout véhicule qui passait.
Dans la localité de Zighoud
Youcef, à une trentaine de kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya, des
dizaines de jeunes ont bloqué la RN3, qui passe en contrebas de la ville, en
mettant, en travers de la chaussée, des pneus et des blocs de pierre, et ce
jusqu'à 23h. D'autres jeunes manifestants ont lancé des pierres contre le
Technicum de la ville brisant plusieurs vitres. Les services de l'APC sont
intervenus par la suite, avec des engins, pour dégager la RN 3. Selon nos
informations, il n'y a eu aucune arrestation ou de blessés.
Avant-hier aux environs de 19 h,
dans la wilaya de Mila, et plus exactement à Sannaoua, seconde agglomération de
la commune de Mila, des dizaines de manifestants ont bloqué la RN79, entre
Constantine et Mila, en utilisant des troncs d'arbres et des pneus usagés. Les
émeutiers se sont attaqués à la polyclinique de leur quartier en brisant les
vitres. Alertés, les services de police se sont rendus sur les lieux pour
rétablir l'ordre. On signale trois blessés dans les rangs de la police. Vers
21h, la route a été rendue à la circulation et des agents de la protection
civile et de la mairie, sous la garde d'un important dispositif de sécurité,
ont enlevé les obstacles dressés par les manifestants. A Ras El Oued, deuxième
ville de la wilaya de Bordj Bou-Arreridj, où les premiers signes de
protestation avaient été constatés dès jeudi, l'agitation s'est poursuivie,
vendredi matin, par l'occupation des artères principales et des édifices
publics qui ont été gravement endommagés pour certains, comme la Sonelgaz, les
sièges de l'APC et de la daïra, la direction des Impôts, les locaux de la CNEP
et des Postes et Télécommunications (ACTEL), et plusieurs établissements
solaires. Au chef-lieu de la wilaya, des jeunes du quartier populaire d'El
Djebbes ont tenté vers 20h de s'attaquer par des jets de pierres, au siège de
la sûreté de wilaya avant d'être repoussés par les services d'ordre. Ces
jeunes, après avoir brûlé quelques pneus dans la rue menant à la cite des
«1.008 logements» ont pris pour cible les sièges de la banque Société Générale,
de la CNEP, d'un opérateur privé de téléphonie mobile, implantés à la lisière
du quartier El Djebbes. Dans la ville de Sétif, alors que le siège de l'APC, a
été épargné grâce à l'intervention des forces de l'ordre, c'est l'antenne administrative
du quartier de Bel-Air qui a été ciblée, dans la soirée de jeudi par les
manifestants causant des dégâts importants à cet édifice. Les troubles se sont
propagés dans les quartiers périphériques de «El Hidhab», «Tandja», les «500
logements» et la cité Hachemi, donnant lieu à des blocages de chaussées par des
pneus brûlés, au saccage du siège d'un opérateur privé de téléphonie mobile et
à des échauffourées avec les forces de l'ordre. Ain Fakroun, dans la wilaya
d'Oum El Bouaghi, de violentes manifestations ont également, eu lieu dans la
même nuit, et d'importants dommages ont été enregistrés, notamment dans le
mobilier urbain et au siège d'un opérateur téléphonique.
Des groupuscules de jeunes ont
tenté dans la nuit de jeudi à vendredi d'organiser des marches sporadiques dans
certains quartiers populaires de la ville de Ghardaia, a constaté sur place, un
journaliste de l'APS. Ces groupuscules ont improvisé des marches dans les
quartiers de Theniet El Makhzan et Benghanem de Ghardaia qui n'ont pas eu
d'impacts sur la rue, à l'exception de la destruction d'un abribus à Benghanem
au lieu-dit carrefour El Korti. Les motivations de ces jeunes, diverses et sans
base commune, semblent plutôt être une volonté de suivre le mouvement de
protestation vécu ces derniers jours au nord du pays. Des informations non
encore confirmées, font état d'un mouvement de protestation limité qui aurait
éclaté dans la matinée de vendredi, dans la localité d'El Meghaier, à quelque
150 km du chef-lieu de wilaya d'El Oued. La bourgade d'El Foulia, commune de
Reguiba, à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya d'El Oued, a
vécu, durant la journée de jeudi, des troubles vite maîtrisés par les forces de
maintien de l'ordre, ont rapporté des témoins oculaires. De nombreux jeunes ont
tenté de bloquer la route et ont brûlé des pneus, pour se faire entendre sur
des revendications portant notamment sur la cherté de la vie, a-t-on précisé
sans faire état de dégâts. La veille, la localité d'El-Hadeb, à la sortie de la
commune de Rouissat, dans la périphérie de Ouargla, avait connu aussi un
mouvement de protestation. Des jeunes ont bloqué la route et mis le feu à de
vieux pneus pour protester, cette fois-ci, contre les «mauvaises conditions
d'alimentation de leur localité en énergie électrique». Des scènes analogues
ont été observées, en fin d'après- midi, à Jijel (quartier dit des «40 ha»), à
Souk Ahras où des affrontements avec les forces de l'ordre ont été constatés
dans les quartiers Ibn Khaldoun, Mouloud Feraoun, «108 logements» et Laâlaouia,
et dans certains quartiers périphériques de la ville de Constantine (Sidi
Mabrouk inférieur, Oued El Had et Ziadia, en plus de la localité de Zighoud
Youcef.
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Posté Le : 08/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com