Constantine : «Marcher pour maintenir la pression»

Maintenir le mouvement à n'importe quel prix, en dépit du nombre réduit des manifestants durant la période des contrôles et des vacances», c'était le mot d'ordre de la communauté universitaire lors de la marche d'hier à Constantine.La poignée d'étudiants et enseignants qui se sont regroupés à la place du colonel Amirouche (Pyramide) vers midi avant de sillonner les artères principales de la ville ont scandé les slogans habituels du mouvement, notamment : «Djeich, chaâb khawa khawa, wel Gaïd Salah maa El Khawana !», «Etat civil et non militaire !», «Bedoui dégage !», «Bensalah dégage !» et «Gaïd Salah dégage !»
Sous les youyous des manifestantes et les klaxons des véhicules bordant la marche, les étudiants se sont dirigés vers la cour de justice, située à la rue Maître Aït Ahcène pour réclamer la libération de tous les détenus politiques, à leur tête Lakhdar Bouregaâ, en scandant : «Pouvoir assassin ! Libérez nos enfants ya haggarine ! Libérez Bouregaâ !». «Nous continuons à marcher pour maintenir la pression.
La communauté universitaire est déterminée jusqu'à ce que l'Algérie devienne un Etat civil, libre et démocratique», nous a déclaré Saleh, étudiant en philosophie à l'université Constantine 2. Interrogés, les rares enseignants qui ont pris part à la marche ont exprimé leur refus de la feuille de route établie par le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES).
«La feuille de route rédigée par le CNES, qui est déjà divisé, ne représente nullement les enseignants. Parce que l'initiateur de cette démarche est l'un des pro- 5e mandat. Donc, il est inacceptable que ces gens qui induisent en erreur le peuple deviennent des conseillers ou des meneurs de la transition politique», a expliqué Boubakeur Djimli, représentant du Cnes à Constantine. Les manifestants ont appelé toutes les universités à la fin de la marche à participer à une assemblée générale qui se tiendra jeudi pour débattre de leur propre feuille de route.