Si les marchés sont littéralement pris d'assaut depuis l'avènement du mois sacré de Ramadhan, les espaces où l'on vend des livres de recettes de cuisine, qu'ils aient pignon sur rue ou pas, connaissent une effervescence sans pareille.L'acquisition par les constantinoises de ce type d'ouvrages, déclinés sous toutes les formes, allant de simples fascicules agrafés à des livres brochés, voire luxueusement reliés, semble être devenue une "nécessité vitale" à voir la frénésie qui s'empare des ménagères lorsqu'elles se mettent à la recherche de nouveaux livres de recettes dont certaines chaînes de télévision arabes n'arrêtent pas de faire l'éloge et la promotion".
Ces livres sont disponibles aussi bien dans les magasins spécialisés que sur les étals de "bouquinistes" improvisés, installés, leurs livres posés par terre sur une nappe ou un carton, à l'entrée de la vieille-ville et dans les vieux quartiers de Rahbat Essouf, d'Ersif et d'El Djezzarine.
"Des livres de cuisine, nous en vendons des tas d'exemplaires chaque jour", souligne Redha M, propriétaire de l'une des librairies les plus en vue du centre-ville.
"Si les Yasmina Khadra, les Jules Verne, les Ahlam Mosteghanemi faisaient l'objet d'autant d'engouement, notre ville serait sans doute l'une des premières places fortes de la littérature sur terre", se lamente ce libraire qui a cependant pris soin de commander de grosses quantités de livres de recettes de cuisine.
"Il faut, hélas, se mettre au goût du jour pour continuer à faire vivre la boutique", ajoute-t-il dans un soupir.
Des libraires de l'avenue Mohamed-Belouizdad affirment, quant à eux, que la plupart de leurs clientes recherchent surtout les "nouveautés". Et sur ce chapitre, il faut bien dire qu'elles ne sont pas déçues. Des nouveautés, il y en a des "pelletées" pour reprendre l'expression de Mabrouk B, gérant d'un kiosque où l'on vend de tout, sis nouvelle ville Ali-Mendjeli.
"Quelquefois, je suis obligé de refuser des livraisons de ce type de livres, tant ils foisonnent", dit-il en montrant l'impressionnant alignement d'ouvrages, posés en "écailles" sur une dizaine de rangées. De "l'Art d'accommoder les légumes de saison" aux "Trente recettes du Ramadan", des "Secrets des plus grands cordons bleus Algériens" aux "Cents recettes de cuisine familiale", en passant par "les saveurs d'Algérie" ou "comment réussir son gratin", chacun trouvera, si l'on peut dire, chaussure à son pied.
Devant ce large étalage de "délices sur papier", Leïla, une jeune dame témoin du petit conciliabule avec le maître de céans, M. Mabrouk, affirme quant à elle que l'achat de ce type de livres est "très important pour améliorer ses habitudes alimentaires notamment durant le mois sacré de Ramadan". Elle jure même avoir appris à préparer correctement une salade en lisant un de ces bouquins de recettes !.
Nourhan, étudiante en journalisme, affirme, elle, "ne pas comprendre cet engouement immodéré pour les livres de cuisine". Selon elle, "il suffit de se connecter à l'internet pour trouver toutes les recettes de cuisine possibles et imaginables, ou alors se rabattre sur certaines chaînes de télévision arabes qui ne diffusent que des émissions autour du thème de la cuisine".
Mais Nourhan ignore, ou feint d'ignorer, que si les livres de cuisine se prévalent de dizaines de millions de recettes "inédites", ils brassent aussi (au moins) autant de dinars.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 21/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz