Algérie

Constantine : Les commerçants fulminent contre le marché parallèle



Constantine : Les commerçants fulminent contre le marché parallèle
18 h, la rue Mohammed Larbi Ben M'hidi (ex-rue de France) en plein centre-ville sombre dans la saleté et l'anarchie. partout des sachets, des boites d'emballage et des cartons jonchent les trottoirs. Quelques vendeurs à la sauvette sont toujours là à attendre les derniers clients. Ils exposent une marchandise composée essentiellement de vêtements féminins, jouets, draperies et ustensiles de cuisine.En face, cinq commerçants apparemment exaspérés sont regroupés à l’intérieur d’un magasin de lingerie pour femmes, ils sont en pleine discussion, nous tentons tout de même d’avoir leur avis sur ce phénomène apparu il y a moins d’un mois et qui, à première vue, les ennuie énormément. Très vite, le propriétaire du commerce s’emballe, alors qu’en même temps des marchands à la sauvette remballent leurs produits, une camionnette vient carrément barrer l’accès à la boutique : «Regardez-tous les jours c’est pareil. Ils débarquent à cinq heures du matin avec leurs camions, lorsque je sors pour faire ma prière du «Sobh» à la mosquée, je les vois entrain d’installer leurs marchandises. La plupart viennent des banlieues de Constantine et même des autres wilayas. Ils avaient l’habitude de travailler dans les marchés d’Ain M’lila (Oum El Bouaghi), de Tadjnanet (Mila), ou encore d’El Eulma (Sétif). J’ai parlé avec l’un d’eux qui occupait un local au marché de Daksi, il m’a dit pourquoi louer à 4 000 dinars par mois alors que nous pouvons avoir un meilleur emplacement ici et gratuitement» et de poursuivre : «alors que nous, nous payons les impôts». Notre interlocuteur nous précise que ce n’est pas tant leur présence qui dérange mais surtout leurs comportements vis-à-vis des gens et des voisins : «nous avons tenté de les disperser mais en vain. Un bijoutier a dû fermer parce qu’il a osé les défier. De plus, certains  ne respectent personne. Ils font beaucoup de bruit et les voisins les entendent de l’intérieur de leurs maisons», regrette ce commerçant qui habite également le quartier.  Un autre boutiquier s’inquiète quant à lui de la propagation du phénomène : «Tous les jours de nouveaux arrivants viennent et me demandent s’ils peuvent occuper le trottoir devant ma vitrine. Cela fait maintenant 20 ans que je suis commerçant dans cette rue et je n’ai jamais vu de pareils comportements. Ce n’est pas ça le commerce, même au temps où la rue grouillait de vendeurs à la sauvette, il y a quelques années, c’était moins dérangeant mais aussi et surtout moins dangereux». Il faut dire que le commerce informel a été nettement diminué par les autorités locales au début des années 2000. La solution selon ces commerçants est que «l’APC regroupe ces vendeurs et leur trouve un lieu plus approprié. Il y a le parking de la place Tatache Belkacem qui peut leur servir à créer un marché. Il est bien situé. Autrement, cette situation ne peut perdurer, nous sommes fatigués de les voir et les autorités doivent réagir et trouver une solution. Nous avons rencontré des responsables au niveau de la wilaya mais pour le moment rien n’a été décidé». Ces commerçants nous ont également affirmé que si aucune décision ne serait prise par les autorités, tous les boutiquiers de la rue Ben M’hidi, ceux de la rue Nationale et Souk El Assar ont la ferme intention de baisser les rideaux afin de protester contre cette anarchie.


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