Algérie

Constantine - Les centres commerciaux poussent comme des champignons à Ali Mendjeli



Constantine - Les centres commerciaux poussent comme des champignons à Ali Mendjeli
La «ville des ponts», étouffée par sa géographie durant des siècles, avec un espace quasi saturé qui ne permettait aucune extension urbanistique, n'a jamais donné aucun espoir aux projets ambitieux et modernistes des grandes réalisations d'hyper centres commerciaux, fleurissants et florissants, à travers d'autres régions du pays, notamment dans les villes en pleine construction. Mais, les verrous ont sauté et les grands centres commerciaux semblent trouver terrain, à leur juste mesure, dans cette nouvelle ville tentaculaire, Ali Mendjeli, en l'occurrence, située à une vingtaine de kilomètres au sud du vieux centre-ville, et dont les constructions s'étendent sans considération aucune, envers de quelconques limites administratives. En l'espace de quelques années, la nouvelle ville Ali Mendjeli est devenue la ‘Mecque' du shopping pour les citoyens de la wilaya de Constantine et des régions limitrophes qui convergent, par centaines, vers cette zone. Plus de 14 grands centres commerciaux sont fonctionnels, dans cette agglomération, au grand bonheur d'une population qui se laisse aller à la folie des courses «pêle-mêle», à la promenade dans les grands magasins et aux déjeuners - dîners hors des murs des appartements. Ces hypermarchés, ou Mall, réalisés selon le modèle américano - occidental, avec des escaliers mécaniques, des ascenseurs… sont, parfois, une curiosité pour certains citoyens, longtemps écrasés par une vie de taudis et fraîchement relogés dans de nouveaux quartiers. Ainsi, l'animation dans ces centres et leurs alentours immédiats, est très particulière. D'un étage à un autre, la foule est toujours présente, presque compacte. Des familles entières se déplacent vers ces endroits où l'on peut tout acheter dans des dizaines, voire des centaines de locaux logés dans ces mastodontes d'espaces commerciaux, de nombreuses boucheries offrent toutes les qualités de viandes, des stands multiples de légumes et fruits, une superette, des boutiques vestimentaires, d'articles de sports et de produits de luxe, tout un étage dédié à la restauration et qui fait le plein, durant toute la journée, et de nombreux rayons qui font la joie des enfants. Parfois, aussi, «on s'y rend juste pour le plaisir, ou le loisir», selon les propos de gens qui aiment se balader dans ce décor luxueux et plein de monde. Pour l'anecdote, certains affirment, sur un air ironique, que dans ces centres commerciaux, réalisés dans un environnement universitaire (ville universitaire Ali Mendjeli et Université ‘‘2''), «on peut trouver plus d'étudiants, d'étudiantes surtout, qu'au sein des campus». Mais, cela n'a pas que des avantages. Ces centres commerciaux ont étouffé le petit commerce naguère prospère, dans cette nouvelle agglomération. C'est que dans ces centres commerciaux, un seul étage fait l'équivalent de toute une ligne de locaux commerciaux. Bien sûr que ces grands espaces commerciaux ont créé de nombreux postes d'emploi, bien sûr qu'ils offrent aux ménages des facilités énormes pour faire des courses, rapidement et en un seul endroit, sans avoir à courir d'un local à un autre, dans les rues de la ville pour s'approvisionner et remplir son couffin, mais la réalité est impitoyable pour le petit commerce qui se meurt, à petit feu. «Le gros poisson avale le petit», entend-on railler les gens. Ces bâtisses géantes ont nettement, écrasé les locaux commerciaux de proximité, situés en bas des immeubles pour la plupart d'entre eux. Résultat : de nombreux locaux, par manque de rentabilité ou n'ayant pas trouvé en quoi investir, gardent les rideaux baissés. Ces locaux aux rideaux baissés sont bien visibles dans les quartiers. Tout ce qui reste au petit commerce, c'est l'investissement dans les petits métiers, la coiffure pour hommes et femmes notamment. «Et puis, où en est-on avec les marchés de proximité, ces centres commerciaux, réalisés par l'Etat pour regrouper les vendeurs informels '», se demande la vox populi. «Comment se fait-il que les grands centres commerciaux réussissent à faire le plein et pas les marchés de proximité, boudés par les bénéficiaires et les citoyens consommateurs '», se demande-t-on, encore, sur un air agacé. La réponse coule de source, bien évidemment. Les marchés de proximité, qui n'ont de proximité que le nom, ont «un aspect hideux», et ils ont été «réalisés dans des endroits retirés», «pas très pratiques pour l'activité commerciale». L'échec de cette initiative, qui a coûté des milliards au Trésor public, est à mettre sur le compte de ceux qui ont géré ce dossier et ont fait «comme si on allait donner de l'aumône aux bénéficiaires», s'indignent des avis largement partagés au sein de la population. Ajoutant avec dépit que «pour les grands centres commerciaux privés, on a bien dégagé des terrains appropriés, bien situés et réalisés selon des normes modernes par leurs propriétaires». C'est normal que les affaires marchent pour eux et pas pour les petits.




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