L'émission hebdomadaire «Forum» de la radio régionale de Constantine qui a été diffusée en direct hier a permis de mettre en lumière la situation du secteur de l'artisanat et son incapacité à constituer une des alternatives économiques à la situation créée par l'effondrement des prix des hydrocarbures.De même qu'elle a permis de recenser les problèmes dans lesquels se débattent les 15.000 artisans de la wilaya. Les difficultés qui constituent des entraves au décollage de ce secteur sont connues depuis longtemps: l'absence de locaux et la commercialisation des produits des artisans.Mais hier, au cours de l'émission indiquée, une autre entrave supplémentaire a été mise en évidence par les participants et les animateurs. Il s'agit de la communication qui ne circule pas entre la chambre des arts et des métiers (CAM) de la wilaya et les artisans qui adhérent à cette institution. Le président de la CAM, M. Noureddine Gheddab, invité sur le plateau, a beau dire avec satisfaction que les artisans de Constantine «sont les plus chanceux parce que 146 d'entre eux ont pu obtenir de la matière première et des machines à l'occasion de la tenue dans leur ville de la manifestation ‘Constantine, capitale de la culture arabe 2015'», il s'entendit répondre à la minute qui suit, par un artisan d'Ali Mendjeli, que la soixantaine de locaux dont ont bénéficié les artisans depuis une année, dans le cadre du programme du président de la République, demeurent toujours fermés par absence d'eau, de l'électricité et du gaz. Interpellé, le président de la CAM a rejeté d'abord la balle dans le camp de la wilaya, en ce sens qu'il a déploré l'absence d'un représentant de la chambre dans les commissions de distribution de ces locaux.Il dira ensuite que «si on nous avait donné 35 locaux par commune comme nous l'avions souhaité, soit un total de 420 pour les 12 communes de la wilaya, le programme aurait bénéficié tout d'abord aux communes et fait vivre un millier de familles».Appelant d'El-Khroub, une femme artisan, qui active dans la confection de l'habit traditionnel, a soulevé le problème de l'augmentation des loyers des locaux. «Nous avons entendu dire que les loyers vont augmenter de 100%, passant de 6.000 à 12.000 DA», a-t-elle dit, avant de considérer que cette augmentation est totalement aberrante, «car nous faisons un travail manuel et peu de bénéfice.Et si cette information se confirme, on se demande quel sera notre avenir». Et de poursuivre que les artisans appréhendent beaucoup le futur proche. Et d'annoncer aussi que les impôts qu'ils payent annuellement ont doublé, passant de 5.000 dinars à 10.000 dinars. «Aussi, a-t-elle lancé, je demande au président de la CAM de nous indiquer quels sont les artisans qui sont concernés par les impôts et les autres qui ne le sont pas.Quant à la dotation en matériel, nous n'avons reçu aucun appareil et je peux vous dire que c'est la première fois que j'entends parler de ce programme de dotation. Je vous supplie de nous aider, a insisté l'intervenante au téléphone, car la majorité d'entre nous pensent sérieusement à arrêter toute activité et déposer la clé sous le paillasson». Voilà résumés dans cette intervention les problèmes rencontrés par les artisans.
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Posté Le : 07/11/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com