CONSTANTINE Le Mouvement des nationalistes libres en prospection

En attendant de décrocher le quitus du département de l'Intérieur lui permettant de tenir son congrès constitutif prévu fin février, le Mouvement des nationalistes libres, MNL, formation politique née dans le sillage du printemps arabe, parachève l'installation de ses structures de base.
Loin d'être découragés de ne pas figurer dans la première liste des partis agréés par le ministère de l'Intérieur la semaine dernière, les fondateurs de cette nouvelle formation politique qui font des credos «liberté, changement, justice» les leurs, multiplient les sorties sur terrain. Dimanche soir, ils étaient à Constantine où ils ont organisé une rencontre avec les adhérents du mouvement et autres sympathisants dans la salle de conférences du palais de la culture Malek-Haddad qui s'est avérée exiguë pour les contenir. Objectif de la rencontre : «Peaufiner l'organisation de ses structures de base, faire l'exposé des motifs ayant conduit à la création du MNL et par la même expliquer la démarche que prône le mouvement», selon M. Ghermoul Abdelaziz, président du mouvement, la formation vise entre autres «l'instauration d'un système républicain, démocratique et social basé sur un multipartisme politique réel qui protège les droits et les libertés fondamentales ». Se présentant comme une «force alternative visant le changement», cet ancien président de l'Union des écrivains algériens n'y est pas allé par quatre chemins pour fustiger le pouvoir et ses clients dont des formations politiques nouvellement agréées. «La majorité des partis que l'on présente comme étant nouveaux ne le sont pas. En réalité, ce sont des formations dont la date de consommation est dépassée et n'ont plus d'ancrage dans la société et qui profitent de l'occasion pour se refaire une virginité. Ces formations ne sont pas nouvelles par leurs idées, encore moins par les personnes qui les représentent. Elles sont issues du système et se régénèrent avec les pratiques exécrables», dira M. Ghermoul. S'agissant des reformes politiques, le chef de file du MNL a estimé que ces dernières ont été vidées de leur substance, notamment la loi portant sur les partis politiques. A ce titre, il considère que ladite loi est liberticide. «Une loi sécuritaire plus qu'une loi de droit et de justice à partir du moment où l'on sait que le président d'un parti est perçu (par la loi) comme étant un éventuel criminel.» Interrogé en marge de la rencontre sur l'éventualité d'un refus d'agrément, le président du MNL s'est dit «confiant» de figurer dans la prochaine liste, étant donné, dira-t-il «qu'aucune opposition n'a été soulevée par le ministère de l'Intérieur. En attendant, conclut-il, le mouvement prépare activement les prochaines échéances électorales même s'il trouve au passage que la durée impartie pour se faire est très limitée».