Algérie

Constantine Le désert culturel



Constantine Le désert culturel
? La triste et dangereuse réalité est bien là: les gens se tiennent à mille lieues de l'évènement culturel. On semble même éprouver une totale indifférence envers tout ce qui est culture ! Qu'on en juge. La projection en avant-première, à la Salle ‘Ahmed Bey', mardi dernier en début de soirée, du film «Ibn Badis» n'a pas drainé la grande foule. Pour ne pas dire qu'on avait frôlé le risque de projeter dans une salle quasiment vide, si l'on excepte les quelques invitations adressées à un public ciblé. Une défection qui a d'ailleurs provoqué la panique au sein des responsables locaux, d'autant qu'on attendait à l'occasion de nombreuses personnalités, dont le ministre de la Culture. Il fallait donc faire de la gymnastique pour remplir la salle ‘Ahmed Bey', qui, pour ne pas faciliter la tâche possède une capacité d'accueil de 3.000 places. Le réflexe a été d'orienter les efforts vers les cités universitaires, où des bus ont été envoyés pour ramener les spectateurs. D'autres bus ont été dirigés vers les communes, pour guider les citoyens vers la salle ‘Ahmed Bey' où l'on s'apprête à projeter en avant-première le film «Ibn Badis». Ce n'était pas facile, mais alors là pas du tout, de remplir même à moitié la vaste salle ‘Ahmed Bey'. Car, les étudiants sur lesquels on comptait beaucoup pour combler le vide culturel, ont rechigné à la tâche. Ils étaient en pleine période de contrôle et cela se comprend, un peu, qu'ils préfèrent consacrer leur temps à la révision. Les navettes mises en place pour assurer le transport entre la station du tramway à Zouaghi et la salle ‘Ahmed Bey' n'ont pas été trop, ou du tout, sollicitées. L'avant-première du film «Ibn Badis» n'a pas emballé le public. Transport gratuit, entrée gratuite, rien à faire, on boude l'évènement. Dans sa ville natale, Constantine, le long métrage sur la vie et le parcours du vénérable cheikh Abdelhamid Ibn Badis, qui a lutté toute sa vie pour éviter à la culture algérienne de disparaître écrasée sous le joug colonial, n'a pas provoqué la bousculade aux portes de la salle ‘Ahmed Bey'. Contrairement à d'autres chanteurs, qui se sont produits ces derniers jours dans la même salle et qui ont drainé des foules immenses. Les billets d'entrée ont été écoulés comme des petits pains, et les retardataires ont dû se procurer leurs tickets sur le marché noir ! Ce n'est pas une offense d'adorer des chanteurs de rap et de raï mais c'est blasphématoire d'être dans la contrainte d'user de méthodes de remplissage de la salle comme on le ferait pour un meeting électoral lorsqu'on a l'insigne honneur d'avoir en avant-première le film biopic «Ibn Badis».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)