Constantine - La ville peine à avoir son conseil consultatif

La rencontre organisée jeudi dernier à l'Office des établissements de jeunesse (ODEJ) sis au quartier de Bel-Air à Constantine dans une énième tentative de fédérer les compétences locales au sein d'un «Conseil consultatif de la ville» afin de faire face aux échéances futures et particulièrement celle qui se dessine pour 2015 qui verra la ville consacrée officiellement, pour une année entière, capitale de la culture arabe, a montré encore les profondes divergences et les susceptibilités qui minent le terrain de la société civile constantinoise.

L'initiative est venue d'un ex-vice-président de l'APW, M.Mouloud Mezaouda, qui a jugé que «Constantine a plus que jamais besoin de ses enfants» qui possèdent, dans divers domaines, des compétences avérées pour lui venir en aide.

«Vous imaginez, dira-t-il, une ville qui abrite dans ses murs une communauté de 100.000 étudiants mais qui n'est pas en mesure de participer à la définition de son propre avenir immédiat. Et nous voulons réunir cette élite qui se trouve aujourd'hui dispersée un peu partout pour l'intégrer dans un "'conseil consultatif de la ville'' et en faire une force de proposition qui travaillerait de concert avec les autorités locales».

Malheureusement, cette idée ne semble pas avoir reçu l'adhésion de tous.

«Un conseil consultatif, pourquoi faire ?», ont rétorqué les uns.

«Nous ne pensons pas que la mayonnaise prendra cette fois-ci», en rappelant les nombreuses expériences tentées jusque-là et qui ont toutes échoué «parce que l'intérêt personnel avait pris le pas sur l'intérêt de la ville».

Aujourd'hui, à la perspective de 2015, avancent d'autres, «nous voulons profiter de l'opportunité financière que va drainer ce projet pour aider la ville, non seulement dans le monde culturel, mais aussi la remettre à flot sur le plan socio-économique et touristique».

Et il faut préparer cette participation dès maintenant», a estimé M. Mezaouda qui n'en démord pas et cherche à faire aboutir son initiative vaille que vaille.

«Nous espérons faire aboutir notre projet de création d'un conseil consultatif de la ville et procéder à son installation avant le premier janvier 2014. De la sorte, on pourrait bénéficier d'une année entière de travail avant le rendez-vous de 2015», dit-il, en mettant un accent particulier sur le travail de réhabilitation engagé au niveau de la vieille ville.

«Sur ce sujet, il ne faut pas permettre à quiconque de décider du sort de la veille ville sans l'avis de ses habitants, surtout en ce qui concerne la conservation du cachet historique authentique de ce patrimoine qui est aujourd'hui mis sous la protection de l'Etat», a-t-il ajouté.

Les initiateurs estiment qu'avant de mettre sur pied cet organe consultatif, il faut préparer le terrain en engageant un dialogue élargi avec les élites et les citoyens de la ville et ce, en organisant de nombreuses rencontres.

«La rencontre organisée aujourd'hui constitue l'étape préliminaire, car nous espérons nous rencontrer encore dans deux semaines. Et si nous n'arriverions pas non plus à faire notre conseil, nous ajournerons encore le projet. L'important et de veiller à faire participer le plus grand nombre d'enfants de la ville. Et avec la grâce de Dieu, nous arriverons à créer ce conseil», insiste M. Mezaouda.