Constantine - La dinanderie fait recette à l'étranger

«En septembre 2017, nous avons commencé à commercialiser la nouvelle collection d'objets thématiques de la dinanderie constantinoise que nous avons développée, au niveau du design, avec le concours d'une spécialiste autrichienne et des étudiants de l'Ecole des beaux-arts de Constantine. Le premier client a été une compagnie danoise, mais d'autres pays, et ils sont nombreux, comme la France, l'Autriche, etc. ont été emballés par la qualité des produits et ont passé des commandes. Ils vont être satisfaits », nous a révélé, hier, Mme Raja Fergani, agent de l'Onudi (organe de l'ONU pour le développement industriel) et manager du projet ‘Cluster' de la dinanderie, à Constantine qui est sponsorisé par d'autres organismes comme l'Union pour la Méditerranée, la Coopération italienne et l'Union européenne. Notre interlocutrice a ajouté que sa mission consiste à assurer la collaboration entre la Chambre des Arts et des Métiers (CAM) de Constantine, l'Onudi, les artisans et les autorités publiques. Faisant un retour en arrière, Mme Fergani a expliqué qu'il s'agit d'un ‘cluster' sur les industries culturelles et créatives qui a débuté, en 2014, et dont l'objectif est de booster le secteur de l'Artisanat, dans le domaine de la modernisation et de l'innovation, afin qu'il devienne un secteur rentable au sens économique.« En décembre 2016, explique-t-elle, il a été fait appel à une experte internationale en design, une autrichienne et elle est venue à Constantine et a travaillé avec les artisans dinandiers afin de développer de nouveaux produits plus attractifs, carrément une collection. Nous avons fait appel à l'Ecole régionale des beaux-arts de Constantine, en intégrant les étudiants ,en fin de cycle, dans notre atelier créatif afin de créer un brassage des idées. Ce brassage a donné naissance à une nouvelle collection appelée ‘Cirta la Merveilleuse' ».
A travers cette collection, on a essayé d'exposer la richesse de Constantine, à travers des objets de l'Artisanat préfigurant l'époque romaine, l'époque islamique et l'époque ottomane, créant, aussi, une collection dédiée à l'art et au savoir de la femme constantinoise. « Nous avons créé, aussi, une autre collection que nous avons dédiée à Oued-Rhumel. Cette collection a été exposée au Salon international ‘Maisons et objets' de Paris, en janvier 2017, au Salon international de l'Artisanat d'Alger, en mars 2017 et en Autriche, dans un palais royal, en avril 2017. Nous avons eu des feed-back très positifs, et c'est ainsi que nous avons reçu des commandes venant des quatre coins du monde. Cela a provoqué le déclic pour une collaboration durable et fructueuse entre les étudiants des beaux-arts et les artisans dinandiers », dira notre interlocutrice.
Résultat, une convention de collaboration et de partenariat a été signée le lundi 18 décembre dernier entre la chambre d'arts et des métiers de Constantine et l'école des beaux-arts de Constantine pour réglementer cette collaboration et développer la dinanderie constantinoise. « Cette idée va être développée avec l'université ‘3' « Salah Boubnider » dans le cadre de la recherche sur des thèmes comme la dinanderie et la santé, la dinanderie et l'environnement, etc », a ajouté M. Benarab, le directeur de la CAM que nous avons contacté aussi dans ce contexte.