Constantine - La Borma toujours en vogue à Dar Nahasse Qacentina

De passage à Sidi Bouanaba (Souika), je rentre chez Driss Amine-Khodja, notre maître dinandier, en pleine concentration dans le façonnage d’un objet ancestral, la «Borma» constantinoise dans une forme plus petite.

Aussi, il m’indique que cette «Borma» sera équipée d’un petit «Kettar» pour la distillation de plantes médicinales, une commande d’un ami.

Au chaud, à l’intérieur de son atelier et un fond sonore de Chaabi ou d’Andalou, Driss est en pleine forme et me montre les pièces qu’il réalise depuis peu pour enrichir sa galerie et une offre de vente aux éventuels visiteurs dans sa caverne de ce qui reste de la vieille ville de Constantine.

Les caractèristiques de cette «Borma»

- Cuivre rouge : épaisseur 10/10e

- Diamètre à la base : 20 cm

- Diamètre à la partie haute : 10 cm

- Poids : 1,5 kg

Cette «Borma» façonnée à la main est une véritable œuvre d’art et Driss est tout content de savoir qu’il a cette capacité de reproduire les objets d’antan.

En effet, il faut le dire, la dinanderie algérienne ainsi que d’autres métiers ancestraux sont en voie de disparition faute d’intérêt à ces "Patrimoines" qui faisaient la fierté du pays par le passé.

Constantine, recèle pourtant un palais du Bey très mal mis en valeur malgré une restauration non encore terminée, aurait pu servir à mettre en valeur ces métiers en son sein pour équiper d’abord cette belle demeure et un site de visite pour les gens de passage dans la ville du Rocher.

Malheureusement, les initiatives citoyennes pour redonner vie et joie à cette Cité sont simplement ignorées et on fait du vacarme avec beaucoup de faux slogans sans impact réel pour le décollage de la culture et l’épanouissement de la société



Photo: Abdelouahab Karaali en date du mardi 21 novembre 2017


Fait à Constantine le mercredi 22 novembre 2017
Par Abdelouahab Karaali

«Pour la réhabilitation des anciens métiers
qui ont construits et équipés la Médina»