Racim-Bey Benyahia, 29 ans, un étudiant des Beaux-arts de Constantine, ambitionne de lancer l'art de la bande dessinée à Constantine. Ce jeune artiste que nous avons rencontré jeudi dernier avec, sous le bras, un livre de bande dessinée qu'il a réalisé lui-même, nous explique que depuis sa tendre enfance, il s'est intéressé à l'art pictural, notamment la bande dessinée qu'il considère comme une façon originale de raconter les choses, l'histoire.
«Actuellement, a-t-il expliqué, c'est ma première bande dessinée et j'ai voulu la consacrer à la bataille de Constantine de 1836. Une première sur cette période de l'histoire de ma ville. Les lecteurs de cette bande dessinée retrouveront les personnages historiques, tels que Ahmed Bey, son lieutenant Benaïssa et, du côté français, les généraux Clauzel et Damrémont qui a été tué par un obus de canon sous les murs de Constantine pendant cette célèbre bataille, mais que la grande majorité de notre jeunesse ne connaît pas encore, hélas ! Il y a aussi des personnages fictifs représentatifs de la ville de Constantine de l'époque.
J'ai voulu commencer par la bataille de Constantine, a poursuivi notre interlocuteur, et ce pour rendre hommage à une page glorieuse de ma ville, pour contribuer aussi à faire connaître son histoire aux générations futures, pour exprimer aussi mon amour pour cette ville. Il s'agit également de donner un nouveau souffle à la bande dessinée algérienne qui, pendant un certain temps, avait connu un grand boum, avant de s'éteindre. Maintenant elle reprend, quoique cette reprise timide se fait uniquement au niveau de la capitale où les conditions de travail existent. Les encouragements aussi».
Le livre est publié en édition luxueuse et il porte le titre de «Constantine, 1836». Il est édité par une maison d'édition algéroise et il est sorti au mois d'octobre dernier pour participer au Festival de la bande dessinée d'Alger et au Salon du livre. Ajoutons que cette première expérience du jeune artiste constantinois a obtenu un certain succès dans ces deux manifestations, au point que Racim-Bey Benyahia vient d'être invité au Salon du livre maghrébin qui aura lieu à l'hôtel de ville (mairie) de Paris les 18 et 19 février 2017.
Aussi, de sa participation au Festival international de la bande dessinée d'Alger (FIBDA), le jeune bédéiste a obtenu trois premiers prix d'un seul coup: deux premiers prix dans la catégorie «jeunes talents» et le premier prix de l'affiche de la bande dessinée. Ceci dit, il est utile de signaler que Racim-Bey n'est autre que le fils du célèbre peintre et sculpteur constantinois Ahmed Benyahia.
Enfin, disons pour terminer que l'artiste compte organiser prochainement une vente dédicace de ce livre de bande dessinée à Constantine.
«Certainement au palais du Bey», nous a-t-il dit, avant d'ajouter: «J'aimerai bien introduire la bande dessinée à Constantine».
A. Mallem
Posté Le : 19/12/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : A. Mallem
Source : Le Quotidien d'Oran du dimanche 18 décembre 2016