Le visage abominable du centre-ville de Constantine s’est montré dans toute sa «splendeur», hier, au nouveau wali de Constantine.
En osant la marche entre la rue 19 Juin et la rue Larbi Ben M’hidi, Kamel Abbas a pu peut-être prendre la mesure du désastre et offrir ses sens aux agressions multiples auxquelles est livré le citoyen lambda quasi quotidiennement. Surpopulation, insalubrité, violence, auxquelles s’ajoutent les stigmates des chantiers de «Constantine, capitale de la culture arabe», de triste mémoire.
Le cœur historique de la ville de Constantine n’a jamais atteint un niveau pareil de clochardisation, n’en déplaise aux partisans de la moitié pleine du verre, qui, d’ailleurs, ont pour la plupart des responsabilités dans cette situation.
M. Abbas n’a vu qu’une portion infime du centre-ville, il gagnerait, à notre sens, à refaire l’expérience pour mieux cerner la catastrophe et, qui sait, trouver des solutions pour extirper les fléaux qui rongent ce centre, à commencer par le commerce informel et l’activité commerciale en général, tellement excessive.
M. Abbas devrait aussi se méfier des cadres de son administration qui ont intérêt à dissimuler leur totale défaillance sur ce dossier, eux qui ont initié, ou du moins cautionné l’ensemble des opérations ratées, eux qui ont manqué d’intelligence quand il a été question de dégager des solutions globales et durables pour offrir une seconde vie à ce centre-ville, au moment où l’Etat pouvait encore mettre la main à la poche.
Il y a dix ans, les autorités locales avaient initié un projet ambitieux pour la requalification du tissu urbain de Constantine, en associant un panel d’universitaires. Cette initiative, même si elle a été justement critiquée, fut salutaire, parce qu’elle a permis de rompre avec la navigation à vue érigée en politique de gestion de la ville de Constantine.
Elle fut, hélas, interrompue, dès le remplacement du wali, les universitaires ont été remerciés et les gestionnaires à court d’idées ont repris le pouvoir.
2015, fut leur chef-d’œuvre !
En témoignent le fameux mur d’eau, le mirador inutile et la structure en toc de la place des Martyrs, sans oublier la meute de chiens errants qui vient prendre des bains de soleil.
Que choisira le nouveau wali ?
Nouri Nesrouche
Posté Le : 15/12/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Nouri Nesrouche
Source : elwatan.com du jeudi 15 décembre 2016