Constantine - Ils dénoncent les mauvaises conditions de travail: Sit-in de travailleurs de Construb-Est

Les travailleurs de la carrière de l'entreprise Construb-Est sise à Aïn Smara, mécontents des mauvaises conditions de travail, ont débrayé durant deux heures en observant un sit-in, hier (de 9 à 11 heures), devant le siège de leur direction au niveau de la zone industrielle Palma, réclamant une audience auprès du premier responsable de l'unité et des améliorations des conditions de travail jugées lamentables. Selon le secrétaire général de la section syndicale, M. Ahmed, de l'unité de Constantine de Construb-Est (construction et bâtiment), dont la direction générale est située à Annaba, pratiquement tous les travailleurs de la carrière, près d'une trentaine, se sont déplacés au siège pour protester, laissant le chantier vide à l'exception des gardiens et le personnel de sécurité. Pour les concernés, il s'agissait surtout par cette action de transmettre au gestionnaire de l'unité locale de l'entreprise une plateforme de revendications relatives à l'absence des conditions de travail nécessaires sur tous les chantiers du genre dans le pays. Ils citent l'inexistence des moyens de protection, à l'instar des chaussures, des casques et autres tenues et accessoires de chantier. Il en est de même des lieux d'aisance et d'hygiène qui n'existent pas. Les revendications concernent aussi l'aménagement d'une cantine pour les employés en général. C'est dire, commente notre vis-à-vis, que les travailleurs activent dans des conditions difficiles, avec de grands risques puisque manipulant des marteaux-piqueurs pour casser de la roche, sans les protections indispensables et livrés à eux-mêmes. Les protestataires dénoncent, également, un laisser-aller manifeste de la gestion du chantier, à l'instar de la non-réparation des machines à temps lorsqu'elles tombent en panne. Ils réclament, par ailleurs, l'adoption d'une grille des salaires unifiée et dénoncent celle existante, qui favorise certains et pénalise d'autres, alors qu'ils effectuent la même tâche. Toujours selon le responsable de la section syndicale, le directeur de l'unité étant absent, « j'ai dû le contacter pour l'informer de l'arrêt de travail et du rassemblement ». Et sa réponse, dira-t-il, a été « qu'ils reprennent et lorsque je serai sur place, nous discuterons de leurs problèmes ». C'est, dit-il, ce qui est arrivé. En effet, la section syndicale a réussi à convaincre les protestataires de lever le sit-in et retourner au chantier, s'engageant à exposer leurs réclamations à qui de droit.Cependant, il avoue que le climat au sein de l'unité n'est pas encourageant, menaçant que des mouvements de protestations plus musclés sont à prévoir vers la fin du mois en cours, au cas où rien ne change dans la carrière et dans les autres chantiers de construction de logements.