De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
La pluie fine, glaciale et ininterrompue a sans nul doute dissuadé les accros du réseau social Facebook qui s’étaient donnés rendez-vous pour la matinée d’hier à hauteur du square central de la ville de Constantine afin de traduire sur le terrain leur colère et surtout marquer leur rejet d’un quatrième mandat de l’actuel Président.
Pour la deuxième fois, mais néanmoins en nombre très réduit, comparativement à leur dernière démonstration, les jeunes, qui ont entamé leur sit-in à l’intérieur du square pour ensuite rejoindre les allées de la place de la Brèche, ont brandi des banderoles appelant à une Algérie réellement libre et démocratique et qui ne saurait l’être que si le chef de l’État en exercice ne prétendait pas à sa propre succession.
Les protestataires chanteront à l’unisson l’hymne national et autres chants glorifiant la Révolution de Novembre, l’unité nationale sous le regard plutôt inquiet d’une vingtaine de policiers visiblement prêts à en découdre compte tenu de leur harnachement et des «outils» de travail ostensiblement exhibés.
Ceux en civil se contentaient de communiquer régulièrement à leur hiérarchie des informations qui via le téléphone cellulaire qui des talkies-walkies dissimulés sous leurs trenchs-coats.
Manifestants et agents de sécurité se sont contentés d’une sorte de deal virtuel jusqu’à ce que l’attroupement prenne de la consistance à travers une foule qui devenait de plus en plus compacte jusqu’à gêner la circulation des piétons et même celle des véhicules, que quelques conducteurs curieux ralentissaient.
À partir de cet instant, les policiers commenceront par inviter, en vain, les badauds à libérer la voie pour ensuite exiger des manifestants de plier leurs banderoles et rentrer chez eux.
Pour avoir quelque peu résisté, l’un d’entre eux a été emmené manu militari. Très certainement vers le commissariat le plus proche pour identification.
Quoiqu’il en soit et à la suite de cette deuxième démonstration de jeunes, il semble très peu probable que ce genre de mouvement, en raison de l’amateurisme politique de ses initiateurs, puisse rencontrer dans l’immédiat une adhésion populaire.
Mais plus loin même que cet amateurisme, il y a lieu également de mettre en exergue la déconnexion des Constantinois par rapport à la chose politique. Non par ignorance, loin s’en faut, mais en raison d’un rejet épidermique qui trouve ses arguments dans le refus de servir de moutons à tout-venant.
A. L.
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Posté Le : 17/03/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : A. Lemili
Source : latribune-dz.com publié le smedi 15 mars 2014