Constantine : Emouvantes histoires de retraités dans les zones d'ombre

La semaine de l'aide sociale à domicile, initiée du 7 au 14 mars par la CNR de Constantine, en collaboration avec la Cnas et l'Onaaph, a été riche en relations humaines avec les personnes âgées. Le stand installé au niveau du hall du siège de la CNR offrait une vue pleine sur les services prodigués par les services de l'assistance sociale des trois organismes aux personnes aux besoins spécifiques et autres malades alités. Des échantillons de prothèses artificielles, exposés sur le comptoir, montraient le développement atteint sur ce chapitre. « Ils sont fabriqués localement et réalisés à l'aide de la fibre de carbone, très légère et très pratique pour les personnes âgées notamment », nous a expliqué à ce sujet la représentante de l'Onaaph. L'assistante sociale de la CNR, Haïfi Souheir, a relevé de son côté les efforts de la Caisse, qui a mis en ?uvre plusieurs mesures pour faciliter la vie aux retraités, en particulier ceux alités ou habitants dans les zones d'ombre. L'aide sociale au domicile prend tout son sens pour ces personnes. Désormais, une application est disponible pour leur permettre d'introduire leurs préoccupations, qui seront immédiatement étudiées au niveau de la direction, a indiqué l'assistante sociale. En sus, pour les personnes âgées et aux besoins spécifiques qui n'ont pas accès à cette technologie, des sorties régulières sont organisées dans les domiciles pour s'enquérir de leur situation et répondre à leurs besoins, allant de l'octroi des fauteuils roulants, des couvertures, des matelas orthopédiques et aux couches (très demandées), et les aider également à effectuer leurs actes administratifs auprès des différentes institutions publiques. Lors de ces sorties, l'équipe de l'assistance sociale a pu découvrir des cas en grave détresse, comme cette dame âgée, logée par des gens qui ne lui sont pas proches, dans des conditions d'hygiène insupportables, et Dieu sait si elle mange vraiment à sa faim. Elle bénéficiait d'une bonne pension de retraite, qu'elle accordait en totalité à ses logeurs en contrepartie de son hébergement, et quel hébergement ! « On a essayé de la convaincre de déménager vers le centre pour personnes âgées, mais elle a refusé obstinément », nous dira l'assistante sociale, ajoutant que des dispositions réglementaires sont prises dans ce sens. Un autre retraité, pensionnaire du centre pour personnes âgées, qui est décédé récemment, a fait réapparaître son fils qui est venu chercher ses documents, notamment la pièce d'identité et le chéquier. Comportement choquant d'une société disloquée. « Pour les retraités des zones d'ombre, isolés dans des régions loin des centres de soins et des administrations, ils ont pratiquement tous besoins de l'aide à domicile », souligne l'assistante sociale de la CNR. Notant que la création du dispositif d'aide sociale à domicile par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale s'inscrit dans le cadre de la volonté des pouvoirs publics de pérenniser le caractère social de l'Etat, et ce, dans le but d'humaniser les relations avec cette frange sociale, a-t-on souligné à la CNR. La représentante de la Cnas, Mme Boucenna, rappellera pour sa part que les retraités sont tous des assurés sociaux et qu'ils sont de ce fait pris en charge par la Sécurité sociale. Bien évidement, il ne s'agit que d'une semaine d'information autour de l'aide à domicile, qui s'est clôturée hier, mais le travail ne s'arrête pas là. Les visites dans les domiciles des retraités alités, aux besoins spécifiques ou habitants dans des lieux isolés, se poursuivront à une cadence régulière, a précisé l'assistante sociale de la CNR, Haïfi Souheir.