«Près de 90
% des sels utilisés par les 20.000 boulangeries recensées à travers le
territoire national présentent des dangers sur la santé du consommateur»,
relève une étude récente de l'Institut national de la santé publique.
Il s'agit de
sel non iodé, dont l'utilisation est très répandue chez les boulangers, et même
dans la cuisine domestique, et qui, à force de consommation, «provoque la
maladie du goître, avec une évolution certaine vers le cancer», selon l'avis de
médecins spécialistes. Cette situation a très tôt poussé l'ENASEL à s'investir
dans la sensibilisation des professionnels, tout en alertant les services de la
santé publique sur les retombées néfastes de l'utilisation des sels non iodés,
mais sans grand résultats, jusque-là. «Malgré toutes les mesures de facilités
accordées aux boulangers, tels la fixation de prix compétitifs, garantie de
livraison, et délai de paiement cléments, on a réussi à placer à peine 20 % sur
les 60.000 tonnes de sels consommés annuellement par les boulangers (il faut 2
kilos de sel pour chaque quintal de farine, ndlr)», indique le chargé des relations
publiques de l'ENASEL.
Celui-ci
ajoutera que «la situation évolue vers une meilleure prise de conscience à
propos des effets désastreux de l'utilisation des sels non iodés, car la demande
en la matière connaît un net regain», et n'espère pas moins que la signature,
ce mercredi prochain, au siège de l'ENASEL à Constantine, d'une convention avec
l'Association nationale des boulangers, aboutisse «à un approvisionnement
régulier du marché national».
Sur ce plan,
on apprendra auprès des services du commerce que «le marché national est inondé
en sels très nocifs pour la santé, introduits en Algérie par des importateurs à
partir de l'Espagne et la Tunisie notamment». Le prix relativement bas de ces
sels importés, proposés entre 2 et 4 dinars le kilo, serait-il un motif de
préférence chez les boulangers, qui tournent le dos au produit local, cédé lui
à 6 dinars le kilo? «Peut-être bien que cela soit ainsi, mais le
boulanger se doit de placer la santé du consommateur au-dessus des
considérations mercantiles, et gagner sa clientèle en mettant à sa disposition
du pain de bonne qualité, fabriqué avec un sel localement produit, de type
spécialement conçu pour le boulanger, répondant à des caractéristiques bien
déterminées, avec en sus de grands avantages», estimera de son côté le chargé
des relations publiques de l'ENASEL, soulignant à ce sujet que «c'est
l'Association nationale des boulangers, elle-même, qui devrait se charger de
l'approvisionnement des professionnels».
Contacté par
nos soins, le représentant local des boulangers au sein de l'UGCAA confirmera
cette disposition de distribution du sel par deux membres l'association, tout
en estimant que «cette procédure permettra de diminuer le taux de l'utilisation
des sels non iodés, surtout avec la vigilance des services de contrôle qui ne
manqueront pas, de la sorte, de détecter facilement ceux qui recourent à
d'autres circuits pour s'approvisionner en sels douteux».
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Posté Le : 15/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com