Constantine - Des propriétaires de terres agricoles lancent un SOS

Vingt-cinq (25) propriétaires de terrains d’une superficie globale de 60 ha, situés entre l’aéroport Mohamed Boudiaf et le tronçon de l’autoroute Est-Ouest reliant Aïn El Bey et Aïn Smara, ont remis dernièrement une pétition à notre rédaction dans laquelle ils dénoncent, en ces termes: «L’implantation du projet de réalisation d’un palais des expositions à caractère culturel, par les autorités de la wilaya de Constantine, sur des terres agricoles fertiles».

Selon eux, ces lopins sont en exploitation privée, abritant céréaliculture, apiculture et arboriculture.

A l’origine, précisent-ils dans la requête, cet édifice culturel initié dans le cadre de la manifestation Constantine, capitale de la culture arabe, devait être érigé sur un site urbain, mais a été délogé pour être transféré sur cette terre agricole céréalière, qui est, selon leurs propres mots, «protégée par la loi en tant que surface agricole utile (Sau), et par conséquent officiellement interdite à la construction».

Néanmoins, les autorités de wilaya ont fait placer au niveau de ces terres des panneaux publicitaires affichant la loi en vigueur relative aux projets d’utilité publique et les poursuites prévues contre quiconque essaierait de les entraver.

Il y a pourtant des terres déclassées comme celles qui ont accueilli la ville nouvelle Ali Mendjeli, mais le prétexte avancé est que ces terres relient l’aéroport à l’autoroute ; a-t-on pensé aux générations futures qui trouveront des assiettes de béton au lieu de nourriture, quand l’or noir aura rendu son dernier soupir? écrivent les plaignants.

Pour en savoir plus sur cette affaire, nous nous sommes rendu à la direction des services agricoles où nous avons rencontré le directeur, Salah Azizi. Mais celui-ci nous orientera vers les services de wilaya, précisant que cette affaire n’entrait pas dans ses compétences. Se voulant toutefois rassurant, il ajoutera qu’à Constantine «il y a 131.000 ha de SAU intacts et bien préservés», et que «la plupart des projets ont été, jusque-là, conçus sur des terres rocheuses, déclassées».

Nous avons essayé de nous rapprocher des services concernés de la wilaya, mais l’on nous dira que la personne chargée du dossier était en congé annuel.

Farida Hamadou