Les prix du poulet à Constantine ont connu ces derniers jours une chute drastique, se cassant pratiquement les ailes et ce, après avoir enregistré une flambée folle qui s'est poursuivie durant plusieurs mois.
En effet, les prix du poulet ont atteint le pic de 400 dinars le kilogramme en été dernier mais depuis ils se sont stabilisés autour de 350-380 dinars le kilogramme.
Et ce n'est que ces derniers jours que ces prix ont pratiquement piqué du nez. C'est ainsi que dans la journée d'hier, le poulet était cédé à 205 dinars et ce, après avoir affiché les prix de 240 dinars, la semaine dernière, ensuite ils n'ont arrêté de descendre à 220, 210, etc.
Selon des vendeurs, les prix du poulet ont énormément chuté et il n'est pas à écarter qu'ils continueront à suivre la tendance à la baisse.
Interrogés sur les raisons de cette dégringolade des prix, les marchands l'ont expliqué par l'abondance de l'offre du fait des soutiens des pouvoirs publics aux produits entrant dans l'alimentation des poussins.
Et d'ajouter un autre facteur, à savoir l'absence de grandes fêtes telles les mariages en cette période. Les clients profitant de l'aubaine n'ont pas hésité à s'attrouper autour des échoppes et de faire commande de deux ou trois poulets, se disant que c'est toujours cela de pris en cas de retournement de situation.
«En vérité, indiqueront-ils, nous n'y croyons pas beaucoup, car, s'il y a une règle qui est respectée sur nos marchés et que nous avons eu à vérifier, c'est que les prix ont tendance plutôt à monter. Bien sûr, il leur arrive de descendre, d'ailleurs rarement, mais c'est généralement pour mieux remonter».
Selon le secrétaire général de la chambre d'agriculture de Constantine, Brahim Latrèche, la chute des prix du poulet est due essentiellement à l'apparition d'investisseurs d'un nouveau genre dans la filière avicole, attirés par ses prix «fous» des mois derniers.
Ce sont, dira-t-il, des centaines de serres avicoles qui ont poussé comme des champignons et qui poussent encore, surtout dans les communes de Hamma Bouziane, Ibn Ziad et Beni H'midène.
Il s'agit de serres sophistiquées produisant des poulets de pas moins de deux kilogrammes et demi, en quantité industrielle. Cependant, affirmera-t-il, ces jeunes investisseurs activent sans agrément sanitaire et «travaillent au noir», ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas de vétérinaires qui suivent leurs produits, mais qui demeurent quoi qu'on dise des «vétérinaires maison».
Pour sa part, le président de l'association des éleveurs de la filière avicole de la wilaya, M. Talhi, tiendra à dénoncer cette situation, qualifiée de «trabendo», dans la filière avicole et fera savoir que les professionnels du secteur perdent près de 100 dinars par kilogramme de poulet vendu au gros, actuellement. Et que les choses ne peuvent pas continuer ainsi. Sinon ce sont tous les aviculteurs professionnels, qui respectent l'itinéraire technique, qui baisseront rideau.
«Car avec l'augmentation du prix des aliments du poulet de chair, que nous payons 5.200 dinars le quintal, plus ce que nous coûte la main-d'œuvre et d'autres dépenses encore, il nous sera impossible de tenir la route et de poursuivre notre activité».
En attendant, les consommateurs se ruent sur cette viande blanche «bon marché».
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Posté Le : 13/02/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: latribune-online.com ; texte: A. El Abci
Source : Le Quotidien d'Oran du mercredi 13 février 2013