Algérie

Constantine-Crise du ciment : Les explications de l'ERCE



Constantine-Crise du ciment : Les explications de l'ERCE
Si les chiffres du groupe industriel des ciments de l'Est ont toujours été qualifiés de bons, beaucoup de questions restent en suspens, particulièrement depuis que la «mafia du ciment» s'est mêlée de l'approvisionnement du marché. Lors du forum de la radio locale, de dimanche dernier, la présence de cadres de cette entreprise a permis néanmoins de lever le voile sur quelques non-dits. D'emblée M Chaker vice directeur de la section commerciale de l'ERCE a tenu à  présenter l'entreprise puis à  détailler les chiffres de l'exercice 2009. Selon lui, l'ERCE qui possède cinq cimenteries à  l'Est a réussi à  fournir pratiquement 50 % de la demande nationale. Une performance qui, selon lui, est due essentiellement à  la modernisation des équipements des cinq usines. Les affaires vont tellement bien qu'il précisera que l'ERCE a lancé une nouvelle unité à  Ain Touta, «GRANTEST» qui produit du sable, et elle sera aussi épaulée par deux autres fabriques identiques à  Oum El Bouaghi et à  Khenchela. Mais pour l'ERCE il est urgent d'augmenter la production régionale, car le déficit dans la région est estimé entre un et deux millions de tonnes, malgré l'approvisionnement des cimenteries privées qui livrent quelques quatre millions de tonnes. Mais si les grandes entreprises du bâtiment et de chantiers de développement ne souffrent pas autant de la pénurie du ciment, notamment depuis que l'Etat a décidé de recourir à  l'importation, les petits consommateurs et les promoteurs quant à  eux, font face aux aléas de la spéculation du marché, et souvent ils sont victimes du dictat des affairistes. N'est-il pas urgent, se demande une journaliste présente au forum, de multiplier les points de ventes afin de garantir des produits revendus en première main et donc à  des coûts moins élevés, ce qui vous permettra de veiller sur le marché ' Dans ce contexte, il est vrai que l'ERCE est encore à  la traîne, seulement trois points de vente dans une ville comme Constantine. D'ailleurs, dans l'unité commerciale de la nouvelle ville Ali Mendjeli, là où une concentration importante des chantiers est constatée, on assiste souvent à  de violentes bagarres entre usagers quand le ciment vient à  manque. Et justement la raison de cette insuffisance s'explique, selon Bouslama, chargé de la communication à  l'ERCE, par le fait qu'une grande partie de la production quotidienne de l'usine d'El Hama Bouziane, 3 000 tonnes/jour, est «pompée» par les grandes entreprises de trois wilayas : Constantine, Jijel et Mila, alors que la part réservée aux petits consommateurs des trois villes ne dépasse pas les 1 200 tonnes. Ce qui aggrave encore la spéculation des prix du ciment. De l'aveu même de M. Chaker, L'ERCE fait face à  un vrai dilemme : «Nos prix n'ont pas augmenté depuis 2007, nous cédons toujours le sachet à  300 da. Maintenant, c'est vrai qu'il y a des promoteurs qui achètent de grosses quantités qui les placent dans des dépôts l'hiver pour les revendre ensuite au prix double, mais je dirai que l'ERCE n'est pas responsable, c'est une entreprise économique et elle ne peut pas contrôler ce qui se fait dehors. Notre priorité, c'est d'assurer le quota quotidien des entreprises publiques ou privées, mais nous n'avons pas le droit de surveiller nos clients.  Ce que nous pouvons faire par contre, c'est de refuser des clients signalés par la direction du commerce, qui nous envoie régulièrement des listes noires de certains fraudeurs. On a d'ailleurs rompu les contrats de 120 promoteurs».


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