Algérie

Constantine - Commune Zighoud Youcef : Les jeunes veulent du travail



Constantine - Commune Zighoud Youcef : Les jeunes veulent du travail
Photo : Makine F. Une zone agricole par excellence, Zighoud Youcef (ex-Condé Smendou) distante de Constantine d'environ 30 kilomètres est une commune austère malgré son statut de daïra. Peu d'opportunités pour sa population, surtout les jeunes. Chômage, insécurité, pauvreté, absence quasi-totale de programmes de logements et d’investissements…etc. Et, l’un des signes perceptibles du malaise qui grandit de plus en plus est certainement la dernière agitation sociale qui a secoué le pays, car c’est dans cette commune d’habitude paisible que se sont déclenchées les premières émeutes qu’a connue la wilaya. «Regardez le nombre de cafés qu’il y a en ville, les jeunes ont l’impression qu’on leur ferme toutes les portes. Ils aimeraient bien travailler et bâtir une famille, mais ils savent qu’ils n’ont aucun avenir ici, ils ont deux choix : soit partir dans les autres villes et trouver du travail soit sombrer dans la délinquance, la drogue et l’alcool», nous affirma un homme de quarante ans. Nous avons également interrogé un jeune de 23 ans qui nous a avoué qu’il avait participé aux émeutes : «Nous ne sommes pas contre la République, notre révolte était contre la hogra. L’Etat nous a donné une chance mais c’est au niveau local que ça se complique. Pour faire signer un simple document officiel, nous sommes obligés d’attendre des jours entiers à l’APC ou à la daïra.  Nous avons pu assister à une démonstration de ce genre lorsque le wali M. Bedoui est allé visiter le petit village de Doghra, là, des habitants lui ont expliqué comment l’administration locale les bloque pour une simple signature. «Nous voulions construire des petits lotissements, tous nos papiers étaient en règle, il nous restait seulement l’accord de la daïra et de l’APC et on attend depuis». M Bedoui est alors sorti de ses gonds et ne s’est pas retenu pour qualifier d’irresponsables les agissements du P/APC et du chef de daïra. Nous avons également eu une discussion avec un autre groupe de personnes qui nous a décrit l’influence de la maffia locale : «Il y a par exemple un repris de justice qui a réussi à construire un restaurant et une station de lavage à l’entrée de la ville sans aucun permis de construire. Personne ne sait comment on lui a accordé une autorisation pour raccorder ses locaux au gaz et à l’électricité. Il possède également des engins qui déversent des déblais et des gravats dans la rivière Oued Smendou et le comble est qu’il est tellement puissant que son fils a construit une maison sans permis de construire aussi. Du coup, de nombreuses familles érigent des habitations précaires parce qu’elles estiment qu’elles aussi ont le droit de le faire. Beaucoup de choses sont à revoir à Zighoud Youssef, à commencer par le développement local d’autant que la commune compte plusieurs atouts avec d’abord une zone industrielle de plusieurs hectares édifiée à la sortie de la ville, une main-d’œuvre qualifiée, mais paradoxalement les investisseurs ne se bousculent pas ou plutôt  se lassent au vu des nombreux obstacles administratifs qu’ils rencontrent. C’est en tout cas l’avis du wali qui, en faisant une virée à la zone industrielle, a regretté de voir que tous ces potentiels sont inexploités et perdus. Il ne manquera pas encore une fois de blâmer la politique des responsables, le maire et le chef de daïra entre autres. Signalons enfin que Zighoud sera l’une des rares communes de la wilaya qui sera reliée par une bretelle à l’autoroute Est-ouest, un atout de plus qui permettra à la commune de sortir de son isolement.


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