Photo : Slimene SA. A la veille de l'Aïd el Adha, les marchés à bétail garnissent les villes et les villages du pays, souvent en l'absence de vétérinaires. Les négociations entre clients et maquignons vont bon train. Les prix varient d'une région à l'autre. De même que le cheptel. Alors que les médecins mettent en garde contre le kyste hydatique. Nos reporters ont fait le constat. Sur place. Après la fête du foot, la fête du mouton pointe déjà son nez. En fait, si ces derniers jours le match Algérie-Egypte a complètement éclipsé l’Aïd, les rues constantinoises commencent considérablement à changer de décor : le foin et les couteaux remplacent les drapeaux, les camionnettes chargées de moutons succèdent aux défilés et klaxons des voitures. Les familles entament une vraie course contre la montre et cela commence avec quelques soucis. Devant les agences de la poste et des banques où de longues queues se sont formées, on se bouscule pour retirer du liquide. Les premiers préparatifs s’entament avec d’abord l’achat des accessoires car les vendeurs de foins, les rémouleurs, et autres couteliers ont envahi les rues, principalement du côté de la vieille ville Souika. Dans ses ruelles étroites, tous les outils sont proposés aux clients : les couteaux de toutes les tailles, les pompes…etc. Cependant, le plus important reste à venir. L’achat du mouton. Avant de parler des marchés locaux où on vend du bétail, il est utile de savoir que les constantinois sont habitués à se rendre dans les wilayas limitrophes pour choisir le mouton de l’Aïd. Réputées pour leur qualité d’élevage, les fermes et les souks de Tébessa, de Khenchela et d’Oum El Bouaghi sont ainsi les plus prisés. Mohamed, un jeune père de famille nous explique pourquoi il a choisi d’aller à Tébessa : «Mon père a toujours acheté le mouton de l’Aïd chez son ami éleveur dans cette région. L’endroit est connu, d’abord parce que la viande des moutons y est très tendre puis les prix sont nettement plus raisonnables qu’ailleurs. Cela fait cinq ans que je suis marié et je suis chargé d’acheter les moutons pour toute la famille, quatre en tout. D’ailleurs, je pars demain matin à Tébessa, pour apporter la commande». D’autres personnes par contre ne sont pas habituées à faire ces longs déplacements et préfèrent plutôt les produits proposés sur place. Et à Constantine, il faut dire que le choix se limite à quelques quartiers populaires qui se transforment pour l’occasion en marchés ouverts. Les plus connus sont ceux de la cité El Bir, de Zouaghi et de la cité Boussouf. Ce dernier marché, sur la route reliant Boussouf et la commune de Ain Smara est certainement le plus fréquenté de la ville. Habituellement, l’endroit est désert et c’est alors que le terrain vague est exploité par de nombreux éleveurs venus pour la plupart des villes de l’Est. Nous sommes à quatre jours de l’Aïd, il y a bien sûr foule. Il y a les curieux, les hésitants et puis ceux qui sont vraiment intéressés, et apparemment ils sont nombreux. Toutes les minutes, on voit des camionnettes charger des moutons. Pour avoir une idée sur les prix et le choix proposé, nous avons interpellé un homme accompagné de son ami qui visiblement ont fait plusieurs fois le tour du marché. L’homme un peu indécis nous confie : «Certes les moutons sont apparemment de bonne qualité mais les prix sont vraiment exagérés. Pour vous donner une idée, l’agneau est proposé à partir de 19 000 dinars. Quant aux béliers, il faut compter au minimum 28 000 DA. En comparaison avec l’année dernière, les prix ont augmenté de trois à cinq mille dinars». Après trois quart d’heure, nous l’avons retrouvé en pleine discussion avec un vendeur et après des minutes de négociations, l’homme repart content avec un gros bélier à cornes au prix de 26 000 DA. «Je crois que j’ai fais une bonne affaire, mon ami m’a un peu aidé dans les négociations. C’est cher mais que voulez-vous, je le fais pour mes enfants, c’est une fête religieuse et je suis obligé de la respecter». Du côté des vendeurs, ils expliquent la cause de la cherté du bétail, par le fait que les marchés sont instables. «Si aujourd’hui les prix affichés sont à la hausse, demain sera un autre jour et les prix peuvent baisser», nous explique un marchand de bétail. Notons enfin que pour ce qui est des contrôles vétérinaires sur la qualité du bétail, on en n’a pas retrouvé trace sur le marché, même si la wilaya a pris plusieurs mesures afin d’examiner et maîtriser strictement tous les marchés de la ville. D’ailleurs, une journée d’information et de sensibilisation a été organisée lundi au sein de l’Institut vétérinaire d’El Khroub.
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Posté Le : 24/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : De notre correspondant à Constantine Kais. Benachour.
Source : www.horizons.com