Algérie

Constantine : Centre pénitentiaire Boussouf l'extension est à l'étude



Constantine : Centre pénitentiaire Boussouf l'extension est à l'étude
Photo : Lylia M. Si la prison a été conçue pour accueillir jusqu'à 1300 détenus, elle en renferme aujourd'hui plus de 1600 soit 300 de plus, ce qui a amené l'administration à étudier la possibilité d'une probable extension. La commission législative et judiciaire du Sénat qui a séjourné la semaine dernière à Constantine a bouclé son travail ce week-end en effectuant une visite au centre pénitentiaire Boussouf.Accompagné par le procureur général du tribunal de Constantine, la délégation a pu de visu noter les points positifs et les manquements constatés, et un rapport détaillé devrait être remis au ministère de la justice et au ministère de l’intérieur. Le choix de la visite de cet établissement n’est pas anodin comme nous l’a expliqué un des sénateurs présents : «Ce centre est important parce que d’abord il regroupe des prisonniers venant de toutes les wilayas de l’Est, puis notre visite a pour but de vérifier le bon fonctionnement de cette prison qui a été mise en service il y a seulement quelques années».Cette prison a en effet été construite dans la fin des années 90 et inaugurée en 2003, mais elle s’est fait connaître hélas par une mutinerie déclenchée quelques mois après son ouverture. Depuis, les traces sont effacées, mieux, par rapport au fameux établissement du Coudia du centre ville et qui date de l’époque coloniale, la prison Boussouf est plus aérée et mieux équipée. Terrain de foot,  cellules plus spacieuses, infirmerie équipée, ateliers, salles de lecture et d’informatique, bref, un centre construit selon les conformités des normes internationales comme le souligne son directeur : «Certes, c’est une prison plus confortable que d’autres mais la discipline est de rigueur. Les détenus sont soumis à un règlement strict, ils ont la possibilité de bénéficier de plusieurs activités à l’intérieur de la prison, telle que la formation professionnelle ou des études, de sorte qu’ils intègreront plus vite la société lors de leur libération.Ceux que nous avons formés par exemple ont donné un coup de main pour ériger une partie du bâtiment de l’administration». Toutefois, le directeur a soulevé un problème de surcharge au niveau des cellules, si la prison a été conçue pour accueillir jusqu’à 1300 détenus, elle en renferme aujourd’hui plus de 1600 soit 300 de plus, ce qui a mené l’administration à étudier la possibilité d’une probable extension.«Actuellement nous avons 40 860 m² de surface pouvant être exploitée pour la réalisation de futurs bâtiments. Mais nous avons un problème qui se présente au niveau du sol à cause du terrain qui jouxte une rivière. Une étude est en cours», nous a indiqué le directeur.  L’établissement qui accueille seulement les prisonniers condamnés à de lourdes peines, cinq ans ou plus, a laissé une bonne impression chez les sénateurs qui ont félicité les responsables pour les efforts fournis surtout en matière de formation destinée aux prisonniers. Et selon les statistiques officielles fournies par l’administration, le volet consacré à la formation des jeunes prisonniers a atteint un bon chiffre, de 2005 (date de promulgation de la nouvelle loi des prisons) à 2010, quelques 2233 prisonniers ont bénéficié d’une formation assortie d’une attestation qu’ils peuvent plus tard utiliser pour décrocher un emploi. Des formations assurées à l’intérieur du centre mais aussi à l’extérieur puisque des conventions ont été signées avec des centres de formation spécialisée.Toujours de la période allant de 2005 à 2010, et  concernant la scolarisation des détenus, 1504 ont été alphabétisés selon les différents paliers, 4279 ont été scolarisés, 523 ont passé le BAC dont 150 ont réussi, 564 candidats sur 1142 ont décroché le BEM et enfin 137 prisonniers ont été inscrits à l’Université. La seule contrainte posée par les responsables concerne la disponibilité des enseignants : «ils viennent pour quelques semaines puis ne reviennent plus», a déploré le directeur.


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