Ambiance juvénile peu ordinaire dans les espaces du centre de loisirs de la cité El Gammas. Décor austère et sobre mais bien accueillant pour un événement d’animation inédit.
Contrairement aux maisons de jeunes de la ville qui baissent rideau en cette période de canicule, celle d’El Gammas a choisi d’accueillir les enfants de la cité pour une session de détente pédagogique », nous avoue un membre de l’association Aïn Echems. Cette dernière, présentée comme une association franco-maghrébine à but culturel et scientifique, est l’instigatrice de cette initiative, intitulée « Aimer lire, savoir écrire, oser parler en arabe et en français » et qui s’est étalée du 19 au 30 août avec la « bénédiction » du directeur de la maison de jeunes d’El Gammas. Pour mener le bateau, l’association a compté sur l’expérience de Damien de Préville, un Français qui connaît bien Constantine pour y avoir séjourné depuis une année. « Après une opération de soutien scolaire aux lycéens de Constantine, j’ai eu l’idée de refaire l’expérience que j’ai menée en France avec les jeunes des banlieues », explique-t-il. Il s’agit, en fait, de donner le goût de la lecture et de l’écriture à 32 enfants âgés de 8 à 13 ans issus d’un quartier pauvre et souffrant de difficultés scolaires. L’astuce trouvée est beaucoup plus ingénieuse. Un apprentissage détendu et multiforme, car il fait intervenir tous les moyens d’expression artistique. La méthode est simple, Damien nous l’explique ainsi : « Les enfants vont se lancer à la recherche d’un étrange petit sorcier, arrivé à Constantine on ne sait trop comment, et qui semble rechercher un trésor, peut-être une source magique qui se trouverait à El Gammas… De quoi écrire tout un roman. » Les enfants ont aimé le jeu de l’investigation, ils sont motivés, doués et ils s’accrochent. Les pas des petits enquêteurs, partis sur les traces de l’étrange petit héros les mèneront vers les quartiers environnants, la forêt d’El Méridj et même la gare ferroviaire. Le suspens soutenu, les intrigues et les trucages semés au jour le jour suscitent un engouement indescriptible. Les jeunes s’expriment passionnément par la peinture, le charbon, les crayons de couleur, et même par des couplets à chanter et des scènes de théâtre à jouer. Un véritable travail de création. Chaque jour, un chapitre est composé à partir des écrits des jeunes conteurs et artistes en herbe, menés par des animateurs en retrait. L’aventure qui devra prendre fin le 30 août ne sera que plus belle. Une fête en famille fera découvrir aux parents bien des choses. Le spectacle est assuré.
Posté Le : 30/08/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : S. Arslan
Source : www.elwatan.com