Constantine, capitale de la culture arabe 2015

Les craintes nourries autour de cet événement sont tellement réelles qu'il a fallu l'intervention du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour driver, via son secrétariat, un plan d'action.Devant un rythme d'intervention loin d'atteindre sa vitesse de croisière, car Constantine est toujours en chantier, l'ultime planche de salut viendra donc du Premier ministre. Vraisemblablement inquiet de la lenteur d'exécution de l'agenda des préparatifs, M. Sellal a dépêché, en éclaireur, lundi dernier, son secrétaire général pour baliser les derniers contours d'une manifestation qui risque d'être torpillée par manque d'efficacité ou de temps, c'est selon.C'est ainsi qu'«un conseil de guerre» a été tenu entre le wali de Constantine, Hocine Ouadah, l'émissaire de Sellal et les secrétaires généraux des ministères des Travaux publics, des Ressources en eau et de l'Agriculture et du Développement rural. A l'issue de cette réunion, l'implication effective imposée aux seize wilayas de l'est du pays a été entérinée. L'événement «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», outre sa dimension internationale, se repositionne en «affaire régionale».Bon gré, mal gré, les wilayas qui gravitent autour de l'axe «Est» sont ainsi sommées de prêter main forte à leur voisine. Une main forcée qui se présente en alternative tant la réussite de l'événement pourrait en dépendre. En référence au peu d'informations ayant filtré de cette «cellule de crise», c'est à une mobilisation générale qu'aspirent les décideurs, à leur tête le Premier ministre.Et même si toute l'assistance venue d'ailleurs consacre une bonne volonté, elle ne serait pas pour autant un gage à un lancement des festivités sans encombre. Le grand «nettoyage du printemps» est actionné en principe depuis mardi. Les élus de la ville du Rocher, «motivés» après les remontrances formulées à leur égard par le chef de l'Exécutif lors de la réunion d'évaluation tenue le 22 février dernier, sont pour la énième fois priés d'occuper le terrain et de faire preuve d'efficience et de célérité dans leur mission, celle de défaire la ville intra-muros de ses onze mille tonnes de gravats et de déchets solides. Une cheville ouvrière condamnée à respecter un timing, quitte à travailler de nuit et recourir à la rotation des 3/8, sur ordre du premier responsable de la wilaya. La fin de la récréation a aussi sonné pour certains services publics.Une deadline est lancée à l'endroit de quelques entités industrielles et commerciales dont Sonelgaz, la Seaco (Société des eaux et de l'assainissement de Constantine) et Algérie Télécom pour remettre la chaussée dans son état d'origine. Ces services ont jusqu'à la fin du mois en cours pour s'y soumettre.