Se considérant partie prenante du programme de préparation de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», la corporation des taxis, service de la wilaya de Constantine, ne comprend pas pourquoi les autorités locales ont marginalisé ses membres.
«Nous posons la question avec insistance», nous a déclaré hier un membre du bureau de la fédération des taxis affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA).
«Nul ne peut ignorer que les taxieurs constituent aussi une autre vitrine de la ville pour accueillir les étrangers, et à fortiori des invités », a considéré en effet M. Ali Bouadi que nous avons rencontré jeudi dernier au bureau de wilaya du syndicat des commerçants.
Et de développer dans ce cadre une argumentation pertinente selon laquelle tout étranger qui débarque à l'aéroport ou dans une gare routière ou ferroviaire cherche avant tout un taxi pour le conduire là où il compte aller.
Ensuite, c'est souvent en taxi qu'il va visiter les monuments et les sites culturels et historiques éparpillés sur le territoire de la wilaya.
Pour lui, en effet, il serait inconvenant et mal indiqué que les taxis de Constantine, actuellement au nombre de 4.000 environs, affiliés à trois syndicats différents à savoir l'Ugcaa, l'Ugta et l'Unact, puissent participer à la manifestation attendue avec leurs véhicules actuels dont la majeure partie est constituée de vieilles guimbardes usées, sales et cabossées et, pour tout dire, pas du tout présentables pour prétendre faire honneur à la ville.
«Par l'intermédiaire de notre secrétariat national de l'Ugcaa à Alger, nous avons demandé au ministre des Transports en personne de nous aider à obtenir des prêts, de l'Etat qui nous permettraient d'acquérir, avec paiement à tempérament, des véhicules neufs. Mais jusqu'à présent nous n'avons eu aucun écho à cette demande», dira-t-il.
Ensuite, le problème a été posé d'une façon spéciale pour les taxis de Constantine qui sont, qu'on le veuille ou non, directement impliqués dans la manifestation de 2015 et dont les préparatifs vont bon train sur plusieurs créneaux.
«Il y aura bien de nouveaux hôtels aux standards internationaux, de nouvelles structures culturelles ; pourquoi pas de nouveaux véhicules taxis?», a demandé notre interlocuteur.
Et lorsqu'on lui suggère que les organisations des taxis ont la possibilité de signer des conventions avec les concessionnaires automobiles installés aujourd'hui sur la place pour prendre des véhicules neufs avec paiement à tempérament, ce taxi syndicaliste a répondu que la chose n'est pas du tout faisable avec les produits commercialisés par ces concessionnaires.
«Ce sont des produits fabriqués sous licence, d'une part; d'autre part, chaque candidat est obligé de verser à l'avance 50 % du montant du véhicule et de régler les 50 % restants sur 24 mois. Soit dit en passant, cette formule est assez intéressante pour les taxis dont les moyens financiers sont assez limités, seulement la qualité des véhicules proposés n'est pas aux standards internationaux. Il existe bien une convention entre ces concessionnaires et l'Ugcaa, mais les taxis préfèrent garder leurs anciens véhicules, même vétustes, que d'acheter un tel produit. Nos taxis préfèrent de loin les marques européennes ou autres. Or, pour ces dernières, les concessionnaires ne font pas ce genre de conventionnement puisqu'ils n'ont pas de problèmes à écouler leur marchandise qui se vend comme des petits pains », renchérira-t-il.
D'où la demande spécifique de l'aide du gouvernement formulée par les taxis.
Interrogés à leur tour, les instances de wilaya de l'organisation des commerçants ont considéré que les arguments avancés par les taxis constantinois en faveur d'une aide gouvernementale qui sera remboursable selon des formules bancaires, se tiennent en considération de la manifestation de 2015 lorsque la Ville des Ponts deviendra une destination prisée par beaucoup de visiteurs qui viendront non seulement des pays arabes, mais du monde entier.
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Posté Le : 09/08/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: djazairess.com ; texte: A. Mallem
Source : le Quotidien d'Oran du samedi 9 août 2014