Constantine (Boxe) - Une nouvelle salle pour relancer le noble art

La salle située sous la terrasse de la place Kerkeri a connu sa renaissance grâce à un investissement de Zoheir Bouchaar, premier boxeur professionnel constantinois entre 2002 et 2008.

Dans les méandres de la ville du Vieux Rocher, où l’histoire se conjugue au présent, un nouveau chapitre s’écrit sous le signe du noble art. La salle de boxe de la place Kerkri, au centre-ville de Constantine, tombée en désuétude, a retrouvé son lustre d’antan, ravivant la flamme des passionnés de ce sport et rendant hommage aux glorieux champions d’antan de la boxe algérienne.

C’est lors d’une cérémonie empreinte d’émotion et de nostalgie que ce lieu emblématique a rouvert ses portes, rassemblant des figures illustres de la boxe algérienne. D’anciens boxeurs de la wilaya de Constantine, en particulier ceux des années 1990, ont été honorés.

«Cette journée est un événement exceptionnel qui réunit de grands noms originaires de Constantine, ayant marqué l’histoire de la boxe au niveau mondial et national», a déclaré à El Watan Zoheir Bouchaar, ancien boxeur professionnel et actuel président de la coordination de la wilaya de Constantine de boxe.

Ce dernier, figure emblématique de la boxe constantinoise et premier boxeur professionnel constantinois entre 2002 et 2008, a joué un rôle déterminant dans la renaissance de cette salle. Investissant temps et ressources personnelles estimées à plus de 200 millions de centimes, il a redonné vie à ce bien communal, autrefois squatté par des dealers, le transformant en un joyau architectural niché au cœur d’un lieu stratégique et touristique.

La réouverture de ce lieu n’est pas une simple résurrection. Elle symbolise une volonté de renouer avec un pan du riche héritage sportif de Constantine.

«L’objectif est de relancer la boxe professionnelle à Constantine», a affirmé M. Bouchaar avec conviction.

«D’ailleurs j’ai appris par le président de la ligue M. Salem Kermiche, qui est membre de la fédération algérienne la relance du professionnalisme dans la boxe. C’est une bonne nouvelle qui insufflera l’espoir aux jeunes pour les diriger vers une pratique saine et prometteuse», a-t-il souligné.

Cette initiative a trouvé un écho favorable auprès des sportifs et des riverains, qui ont longtemps souffert de l’abandon de ce lieu. La salle réhabilitée, dotée d’équipements nécessaires et située près des sites emblématiques de la ville, à l’instar du pont Sidi Rached, le parc urbain de Bardo et la vieille ville, s’impose désormais comme un symbole de renouveau.

- Des hommages aux anciens champions

Lors de la cérémonie d’ouverture, un vibrant hommage a été rendu aux anciens champions qui ont porté haut les couleurs de la boxe constantinoise, tels Abdelaziz Boulahia, qui a participé aux Jeux olympiques de 1996 à Atlanta aux États-Unis et cinq fois champion d’Afrique, ainsi qu’Abdelghani Feradji, champion d’Algérie entre 1987 et 1989.

Le défunt Hamid Guennifa, surnommé «le Cheikh des boxeurs», a également été honoré pour sa contribution inestimable à ce sport.

Sensible à l’engouement suscité par cette renaissance, M. Charaf Bensari, maire de Constantine, a réitéré son engagement à soutenir le développement de la boxe dans la ville. Il a promis d’apporter son aide à l’ouverture de nouvelles salles et œuvrer pour la réalisation d’un lieu d’entraînement répondant aux normes internationales, contribuant ainsi à relancer le tourisme sportif.

Ainsi, au-delà de sa vocation sportive, la nouvelle salle de la place Kerkeri se veut un symbole de résilience, de transmission et d’espoir. Elle incarne la volonté d’une ville de renouer avec son glorieux passé et de bâtir un avenir prometteur pour ses jeunes, leur offrant un terrain d’expression et de dépassement de soi.


Yousra Salem